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Sur les traces du sacré

18 Juin - 10 Oct 2009
Vernissage le 18 Juin 2009

Jeffrey Mongrain s’installe dans l’ancien ossuaire, réaménagé en galerie d’exposition, de l’école régionale des beaux arts de Rouen. Dans ce lieu, les sculptures épurées et spirituelles de l’artiste résonnent d’une tonalité particulière, et nous engage Sur les traces du sacré.

Communiqué de presse
Jeffrey Mongrain
Sur les traces du sacré

Les grandes galeries d’exposition de l’école régionale des beaux arts de Rouen, en France, situées dans un ancien ossuaire du XVIe siècle — orné d’une Danse macabre jouant le rôle d’une  grande Vanité sculptée en trois dimensions — avaient certainement un rendez-vous mystérieux et inéluctable avec l’œuvre de Jeffrey Mongrain.

Le dialogue, la communion, avec des sites à haute résonance historique et spirituelle — là où ses sculptures prennent place et résonnent d’une tonalité particulière — est en effet l’une des préoccupations majeures de cet artiste américain, d’ascendance française.

Un artiste important c’est avant tout la manifestation d’une présence, une présence qui en quelque sorte rectifie le réel, tout en réifiant les choses de l’esprit.

Ainsi, Jeffrey Mongrain, descend-t-il du grand théâtre de l’immatériel et du sublime pour nous guider depuis les limbes jusqu’à l’orée du monde, là où les songes nous révèlent une forme de connaissance indispensable à nos existences.

Seuls quelques rares artistes sont capables d’absorber et d’extraire l’essence des lois, des mythes et des formes; chez Mongrain une liturgie de figures elliptiques énonce et célèbre à la fois les échos de temps immémoriaux, tout en restant à l’écoute du prolongement de ses manifestations les plus  proches.

On pourrait parler d’un chant silencieux, d’empreintes énigmatiques, d’aspiration vers le vide et l’épure, de réminiscences savantes, tout autant que d’une attention aigue et affectionnée portée aux épreuves que traverse notre époque.

La voix, au grain si particulier de Jeffrey Mongrain, entonne, dans une douce continuité, un chant de louange à partir de ces  interstices où se cachent les vérités du monde; on lui sait gré de rester sobre, discret dans l’effacement de ses traces, accueillant dans l’ouverture inattendue de ses marques d’émotion.

Son œuvre se contemple souvent comme à la margelle d’un puit — alors, un gouffre, celui du sens, s’ouvre devant nous et nous entraîne inexorablement. Peu d’artistes savent ainsi nous faire percevoir quelques sentences inscrites dans un répertoire de formes aussi débarrassées de tout geste inutile ou emphatique.

Jeffrey Mongrain, sans doute inspiré par des forces que nous aimerions connaître, est l’un de ces artistes  dont la vision des œuvres nous réconcilie avec nous-mêmes – les autres – et, pour finir, les ultimes traces du sacré.

François Lasgi, directeur de l’école régionale des beaux arts de Rouen.

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