ART | EXPO

Sur la mauvaise pente

22 Juin - 27 Juil 2013
Vernissage le 22 Juin 2013

Chaque œuvre présentée dans cette exposition a son degré d’irrégularité, son effet de balance, sa force de déséquilibre, filant ainsi sur la «mauvaise pente». Car la pente est un élément glissant: ascendant et descendant à la fois, qui articule l’espace en voie de visibilité et de mobilité, dans une logique d’accroche de la glisse.

Joël Andrianomearisoa, Claire Chesnier, Pablo Delgado, Esther Ferrer, Laurence Papouin, Stéfane Perraud, Philippe Tourriol, Michel Verjux, Isabelle Wenzel
Sur la mauvaise pente

«Être sur la mauvaise pente indique une évolution qui ne correspond pas aux attentes morales d’une société. L’idée de pente évoque un passage périlleux et décisif. Celui-ci va déterminer un type de comportement qui pourra être jugé comme convenable ou à l’inverse hors norme.» Source: L’internaute.

Il m’est venu de façon évidente que, la question de repenser le format traditionnel de l’exposition, autorisait enfin un affranchissement des règles du white cube, et prendre en considération l’architecture de la galerie, revisiter l’élément temps et l’environnement qui la sublime, son point de chute.

D’un espace en forme unique, l’œil et le corps sont désormais mobilisés dans un répertoire aux territoires ouverts et multiples: Mur / sol / plafond / vitrine / escalier / trappe / briques / intérieur / extérieur / horaires / jours d’ouverture / jours de fermeture / rendez-vous privés.

Si les espaces intérieurs de la galerie confèrent le plus souvent l’image de plans stables et nets, abritant une certaine hauteur sous plafond, laissant apparaitre de nobles poutres ou de l’acier en arc… Ronflante description du galeriste fier de ses repaires.

Qu’en est-il de le repenser depuis le dehors? De Belleville, ses trottoirs filants bas et hauts? D’un point de vue instable en somme, du dehors mais dedans, non pas en dehors mais à l’intérieur, vous l’aurez compris, pour des œuvres déstabilisantes aussi.

Ainsi, repenser le format traditionnel de l’exposition à travers une scénographie, c’est partir du point de vue du sol — lieu d’où commence tout accrochage des œuvres — pour laisser grimper l’effet de vertige, et défier un temps l’immobilisme des chairs. Dans cet échange de bonne manière en saluts et tensions, les points de vue s’inversent pour signifier à celui qui regarde, que se joue une redistribution des rapports à l’image, une écriture à sauts, à dos, à jambes croisées ou doigts dans le nez.
Bref, la mauvaise pente nous maintient en scène et offre littéralement à l’acte de voir un hors champ manifeste.

Chaque œuvre a ainsi son degré d’irrégularité, son effet de balance, sa force de déséquilibre. Bienvenue sur la mauvaise pente! La pente est un élément glissant: ascendant et descendant à la fois, qui articule l’espace en voie de visibilité et de mobilité dans une logique d’accroche de la glisse.

Même si, rassurez-vous, des moments plus calmes sont prévus. Par exemple, un sol droit s’étend par-là, même si d’un mur familier jaillit du bois, d’une trappe fermée s’ouvre l’éclat et de poteaux blanchis tombent des personnages rois. Après tout, le sol n’a-t-il pas la réputation d’accueillir des œuvres sans accroches? Sculptures, installations et autres matières contemporaines y trouveront donc traditionnellement leur marque. Quant à l’humain, je n’en ai doute, il saura s’y retrouver.

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