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Supra-continent

03 Oct - 28 Nov 2010
Vernissage le 09 Oct 2010

Les recherches de Cécile Hartmann fonctionnent comme «des leitmotiv dialectiques» qui par des processus de déplacement et de mixage n'opposent jamais le construit à l'organique, l'ultra-modernité à l'archaïsme, l'humain à l'animalité.

Communiqué de presse
Cécile Hartmann
Supra-continent

Les recherches — objets picturaux, photographies et films — de Cécile Hartmann fonctionnent comme «des leitmotiv dialectiques» qui par des processus de déplacement et de mixage n’opposent jamais le construit à l’organique, l’ultra-modernité à l’archaïsme, l’humain à l’animalité.

La vision particulière de cette artiste consiste à saisir simultanément l’émergence des transformations des réalités contemporaines, souvent les plus dures, et leur possible régénération dans des formes picturales hétérogènes qui touchent aux notions de beauté, de neutralité et de fiction.

Le titre de l’exposition «Supra-continent» évoque l’hypothèse géographique de la surface commune que formaient les continents avant leur dérive actuelle, pour interroger dans un monde contemporain global en perpétuelle fragmentation, non pas l’utopie d’une terre commune, mais la représentation d’un «être-en-commun» instable et indéterminé.

Si la dérive continentale est un mouvement tectonique de séparation, d’arrachement, c’est aussi un moment de correspondances de structures et de répartition d’énergie. En écho à cette mécanique tellurique, l’exposition se propose comme un champ de forces. Entre les oeuvres présentées s’opèrent des influences climatiques et émerge une surface d’échange entre l’environnement et le champ social.

La série des images photographiques Variations (2010) est constituée à partir de prises de vues de mouvements de gel et de dégel. Par une inversion du positif au négatif, ces images blanches mutent vers des zones incertaines.

Le film Manifest, versus vital (2010) procède d’une esthétique de la reconstitution. Il consiste à faire rejouer en boucle à un personnage anonyme dans une nature sauvage, les gestes violents d’un manifestant urbain. Les signes entre les oeuvres se répondent dans une atmosphère de suspens et de basse tension. La prise de vue en coulée fluide et répétitive pour les images filmées, et l’amplification de la montée verticale des formats des images fixes, développent une sensation physique de proximité et d’immersion dans «un territoire méta-réel».

Une couleur anthracite, traversée de nuances chaudes et froides, se répartit dans les oeuvres comme une zone de neutralité qui n’est pas sans rappeler la texture d’une vapeur d’eau ou d’une brume de carbone, éléments communs au monde végétal, animal et minéral.

Les oeuvres contiennent l’idée d’une résistance propre de la matière. L’étendue modifiée des glaces est envisagée comme la surface complémentaire d’une fracture sociale et peut contenir, dans la fonte imprévisible de ses éclats, d’autres «formes de contre-puissance».

«Ce qui guide la pensée poétique, c’est la conviction que même si le vivant est soumis à la ruine du temps, le processus de détérioration est à la fois celui d’une cristallisation; c’est que dans les profondeurs des mers où sombre et se dissout ce qui autrefois vivait, certaines choses « souffrent d’une alétation marine » et survivent dans des formes nouvelles et cristallisées qui s’immunisent contre les éléments, comme si elles attendaient le pêcheur de perles qui un jour viendra vers elles et les ramènera vers le monde des vivants…» Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne, 1958.

Vernissage
Samedi 9 octobre à partir de 11h30

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