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Subtil textile

15 Fév - 29 Mar 2008

Qu’il soit souple, vibrant, tendu, éraflé, morcelé ou invisible, le fil est une invitation au voyage. À la fois fragile et résistant, précieux et sensuel, il forme ici le support et le sujet des huit créations qui habitent les vitrines du boulevard Haussmann. Les artistes sélectionnés tentent, en explorant les possibilités plastiques de ce matériaux, de coudre du rêve pour mieux en découdre avec la réalité.

Communiqué de presse
Exposition collective
Subtil textile

Au coeur des Galeries Lafayette Paris Haussmann, la Galerie des Galeries accueille «Subtil Textile».  Alexandra Fau, commissaire de l’exposition, a réuni huit artistes qui exposent leurs oeuvres conçues à partir du textile. La texture fine et vibrante de l’étoffe appelle un univers bienveillant au creux duquel il fait bon se lover. Elle réveille la douce nostalgie d’un geste minutieux répété à l’infini dans le respect du savoir-faire ancestral. Chacun à leur manière, les artistes de l’exposition «Subtil Textile» tentent d’inscrire durablement le fil dans notre vie et notre environnement.

Les tableaux brodés d’Angelo Filomeno, initié très tôt à la broderie par sa mère, en sont une belle expression. L’artiste fait surgir de la surface de l’étoffe des monstres hybrides à pampilles, des têtes de mort qui revisitent le thème des vanités. Seul réconfort à cette iconographie décalée et violente, un fil soyeux au luxe tapageur, comme si la fibre pouvait apaiser nos peurs.

Par ses vertus, le fil vient calfeutrer les blessures, cicatriser, panser les plaies pour s’offrir en seconde peau. Les pansements de Miguel Rothschild à l’effigie de Saint Sébastien tout comme l’énorme tâche de Santiago Borja inspirée de la Sainte Vierge II de Picabia (1920), évoquent cet aspect curatif, protecteur et apaisant du textile.

Comme Santiago Borja, Gregg Smith confronte le tissu à la dimension architecturale. Ses bannières se dressent symboliquement dans des paysages désolés victimes des dernières mutations économiques. De même, les Bottari de Kimsooja, des ballots de tissus transportés aux quatre coins de la planète semblent, à leur manière, porter le poids du monde. Dans cette installation, l’ artiste utilise la fibre pour mieux cerner voire redessiner des paysages ou de nouvelles cartographies.

Sur le mode intimiste, Cathryn Boch s’évertue à relier des corps impatient sou meurtris par l’entremise d’un simple fil de couleur qui transperce le dessin. Pour Rose, Julie Legrand dévide des bobines de soie sur un sarcophage de verre en une ultime offrande à l’être disparu. Quant à Aïcha Hamu, elle fait surgir du satin moiré des portraits évanescents de chanteuses «à voix» dessinés à l’aiguille. Mais ces éraflures peinent à égratigner l’image des égéries qui continue de flotter et hanter les esprits. Ainsi tiraillé entre la douceur de l’intime et la violence de la réalité qu’il renvoie, le fil fait office d’écran et de révélateur. Il porte en lui l’image d’un monde émietté, dispersé avec lequel en découdre.

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