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Stock Option

PMarie-Jeanne Caprasse
@31 Jan 2012

Question d'espace, de promiscuité mais aussi d'échange et d'interaction, «Stock Option» propose une sélection du collectif «La Générale», résidant à Sèvres. Plus qu'une réflexion sur l'espace nécessaire à l'artiste pour créer, l'exposition donne l'occasion à 17 jeunes créateurs de montrer leur travail et de penser sa coexistence dans les 22,48 m2 de la galerie.

«Stock Option» évoque les problèmes relatifs à une cohabitation étroite et forcée des artistes qui, faute de moyens, intègrent des ateliers collectifs et où l’hétérogénéité des démarches et le manque d’espace de stockage peuvent perturber l’espace mental et physique de la production. Cette idée n’est pas tant exploitée dans les œuvres que dans l’épreuve imposée de cette exposition qui prend le pari de faire vivre et montrer les créations de 17 artistes dans un espace très restreint.

Certaines créations nous parlent de manière plus évidente. Comme la sculpture de Pierre Limpens qui, avec peu de moyens, évoque de manière subtile et raffinée l’idée du stockage. A ses côtés, repose une colonne de peintures de Dominique Forest qui apporte contraste de matériaux et de formes, tout en prolongeant la notion d’accumulation, de pile que l’on range dans un coin en attendant de ressortir et de redonner vie à l’œuvre unique.

La promiscuité est également bien évoquée par les œuvres d’Elodie Huet, de Rada Boukova et de Sylvain Gelinotte, leur travail jouant de la répétition des motifs et de leur prolifération sur l’ensemble de la composition. Chez le peintre PierFrancesco Lerose, pas de réitération, mais des formes qui s’entremêlent, s’entrechoquent et se métamorphosent dans un jeu avec les couleurs et le geste du pinceau. Benjamin Bruneau, lui, choisit de nous montrer le bordel ambiant de son atelier. Incrustant motifs et dessins au bic sur une photographie, il rend palpable une partie de ce qui pourrait être le monde intérieur, foisonnant, du créateur.

Si l’espace intérieur est trop étroit, l’artiste peut investir le monde extérieur. La grande photographie d’Otto Muehlethaler vient tout d’un coup rompre l’enfermement pour ouvrir une fenêtre sur les grands espaces. Capturant l’image bucolique d’un chalet à la montagne, elle dégage une sérénité et une plénitude qui contrastent avec l’abondance de signes qui l’entourent.

Autre fenêtre ouverte sur l’extérieur : les vidéos. On retiendra celle, déjantée et réjouissante, de l’interview Fashion Garage. Elle convoque l’humour et l’esprit libertaire qui éclot dans ces lieux d’art alternatifs que sont les squats artistiques. Sous le couvert de la farce, ils pointent les travers de la mode mais aussi de manière plus générale le discours de certains artistes qui vient légitimer le n’importe quoi par un discours prétentieux et intellectuel, voulant nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

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