ART | EXPO

Stephen Maas & Alain Sicard

11 Fév - 24 Mar 2016
Vernissage le 11 Fév 2016

L’un travaille la peinture, l’autre compose des assemblages précaires. L’un est français, l’autre est né en Angleterre – les deux travaillent à Paris. A Marseille, Alain Sicard et Stephen Maas confrontent leurs visions artistiques, dans l’espace d’exposition de la galerie Béa-Ba.

Stephen Maas, Alain Sicard
Stephen Maas / Alain Sicard

L’œuvre de Stephen Maas est faite principalement d’assemblages précaires ou de découpes simples. Elle court légèrement sur le fil de la sculpture, opérant pourtant une mise à distance des poncifs qui fondent cette pratique comme par exemple le modelage, la fabrication, la taille ou les notions d’érection, de masse. Par là même, elle s’édifie contre le pouvoir de la technologie ou contre la force de l’évidence. Si la sculpture de Stephen Maas se définit par ce qu’elle n’est pas c’est précisément parce qu’elle est faite de peu, de presque rien.

Cette création s’installe dans un entre-deux: dans l’association de matériaux, la combinaison d’objets indépendants. Son œuvre témoigne d’une démarche linguistique modeste et fragile, faisant du balbutiement un espace de communication. Travailler ces écarts ou ces vides langagiers, c’est chez Stephen Maas emporter son travail plastique dans un mouvement ininterrompu, celui de son devenir.

Alain Sicard s’est construit essentiellement dans les musées et les livres d’art. Son travail est profondément marqué par ces fréquentations régulières. En puisant largement dans les reproductions de catalogues, les cartes postales, les revues d’art, il s’approprie l’iconographie muséographique, qui redevient matière première de sa peinture; il croise par ce biais de multiples styles et écoles, qu’il réinvestit et pervertit tout à tour.

Alain Sicard travaille toujours sur du papier ou sur un support plat, qui le relient à l’image photographique. Il utilise de la peinture à l’huile combinée à un liant très liquide, qui recouvre le support d’une pellicule mince et lisse. La couleur, parfois monochrome, à l’instar des gravures anciennes, peut aussi muer dans des gammes délibérément nauséeuses, criardes ou bien sourdes. Le format, la technique, l’année de réalisation entrent en équation dans des titres génériques. La conjonction de ces moyens permet d’énoncer sous une forme essentielle ou banale un état de la peinture à un moment donné: Alain Sicard pose sur le papier des «aphorismes picturaux».

Alain Sicard questionne le rapport qui lie l’original à sa reproduction, à l’imagerie de l’histoire de l’art qui hante nos mémoires collectives et individuelles, avec les déformations, les interactions, les confusions qui en résultent. «J’aime quand le malaise s’insinue dans mon travail, la sensation de malaise à la vue de mes peintures, l’idée que l’on hésite entre leur acceptation ou leur rejet, le trouble qui naît de la confusion avec leurs référents.»

Vernissage
Jeudi 11 février à 18h

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