DESIGN | EXPO

Big Love

25 Jan - 23 Fév 2018
Vernissage le 25 Jan 2018 à partir de 17:00

Il y a de l'anachronisme dans les pièces du designer Stéphane Mouflette. Le côté bibendum des premières combinaisons spatiales ? Le côté molécules en plastique ? Les rondeurs pop et corn ? Une question en suspens, pour une exposition design un peu perchée : "Big Love", à la Galerie Armel Soyer.

La Galerie Armel Soyer, spécialisée dans le design et les arts décoratifs du XXIe siècle, présente l’exposition « Big Love ». Une exposition monographique consacrée aux pièces récentes de l’artiste et designer Stéphane Mouflette. La première impression est peut-être celle du maïs. Cette vision satisfaisante d’épis arborant des grains ronds et bien rangés. Puis viendrait s’intercaler l’image de molécules. Celles des cours de biologie, au lycée. Avec de grosses structures moléculaires fonctionnant comme des éléments ludiques, assemblables à l’envi. En somme, « Big Love » présente des agglomérats pop, arrondis et démultipliés. Des proliférations un peu baroques, où les formes ne sont plus lisses, mais composées de structures composites et bombées. Pour un design jouant sur les représentations de la matière, en ce début de XXIe siècle. À l’instar de 19BG17, un récipient en plâtre, polyester et laque argentée, ressemblant presque à une antenne de la NASA.

« Big Love » de Stéphane Mouflette : un design rétro-futuriste et ludique

Horloge (8BG17), connecteur (6BG17), rotor (9BG17)… Entre objets et sculptures, les pièces présentées par Stéphane Mouflette, pour « Big Love », se jouent de la technologie et du futurisme. Il y a quelque chose d’attractif dans cet univers visuel techno-scientifique des années 1980 à 1990. La réminiscence de ces grosses boules colorées, reliées les unes aux autres par des tiges en plastiques, pour mieux illustrer la notion de molécule et de liaisons atomiques. Tandis que les assises et tables proposées pour cette collection « Big Love » s’apparentent à des proliférations de bulles, compactées et coupées. Plus qu’un jeu sur la matière : un jeu sur la représentation de la matière. Soit on perçoit une surface comme lisse et solide, soit on perçoit une surface comme un assemblage troué et vibrant d’éléments disparates formant des agglomérats plus ou moins réguliers. Stéphane Mouflette s’approprie les deux écoles de représentations pour en tirer une collection exacerbée.

Entre jeu de construction, kitsch et  changement de paradigme : un autre design

Travaillant à partir d’esquisses réalisées en 3D, Stéphane Mouflette créé des objets portant la marque des primitives géométriques, entre prolifération et intersection. Avec une débauche de sphères, entre bulles, perles et atomes. Une vision ludique, pour des objets ironiques. Tel 6BG17, un connecteur sur socle s’apparentant à une sorte de maquette de satellite. Jouant sur les échelles, de l’agrandissement des molécules à la réduction des modèles, Stéphane Mouflette propose une gamme audacieuse. Objet d’étonnement, l’horloge 8BG17, par exemple, semble presque vouloir mimer l’accélérateur de particules. Du côté des assises et tables, les pièces 24BG17, 26BG17, 27BG17, livrent des formes rondes et blanches, combinant bois laqué et mousse stratifiée. À l’heure où le minimalisme de l’épure sans couture connaît un regain d’intérêt, le design de Stéphane Mouflette jure. Réussissant ainsi d’autant mieux à questionner le kitsch des représentations classiques de la matière et des représentations techno-scientifiques.

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