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Sortir du cinéma. Histoire virtuelle des relations de l’art et du cinéma

Sortir du cinéma explore les relations art/cinéma en étudiant ce qui n’a pas eu lieu, ce qui aurait pu avoir lieu, ce qui est resté sans suite, ce qui a été oublié, ce qui est devenu une pure virtualité. A rebours, il privilégie les figures oubliées, les impasses, les trous noirs, les fantômes, les rencontres sans suite, les anachronismes.

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Présentation
Erik Bullot
Sortir du cinéma. Histoire virtuelle des relations de l’art et du cinéma

Voici une enquête sur les relations entre le champ du cinéma, dans son histoire et son devenir, et celui de l’art.

Si le cinéma s’est affirmé comme technique et comme référence pendant plusieurs décennies, il n’est plus un art aujourd’hui qui ne peut s’intéresser qu’à sa seule histoire. Il est une fenêtre parmi d’autres sur l’écran de l’ordinateur. Son exposition de plus en plus fréquente hors de la salle de projection déplace le lieu de sa propre définition. Quelle est la nature de cette transformation? Sommes-nous à jamais sortis du cinéma?

Rarement pensé dans son actualité, mais dans sa puissance, le cinéma n’est pas un art. Il le sera, dit-on, s’il sait contourner les obstacles du récit, du théâtre, du parlant, du commerce, de la couleur, de la télévision, du numérique. Promesse jamais tenue, toujours reconduite, qui engage une temporalité de nature prophétique. La question de la relation du cinéma aux arts doit être pensée sous le biais de ce lien temporel paradoxal qui se conjugue au futur antérieur.

Sortir du cinéma explore les relations de l’art et du cinéma en étudiant ce qui n’a pas eu lieu, ce qui aurait pu avoir lieu, ce qui est resté sans suite, ce qui a été oublié, ce qui est devenu une pure virtualité. À la manière d’une contre-histoire, à rebours, ce livre privilégie les figures oubliées, les impasses, les seuils, les trous noirs, les fantômes, les rencontres sans suite, les anachronismes.

Qu’en est-il du film de Hans Richter et Georges Méliès consacré au baron de Münchhausen? Jean Epstein a-t-il lu Maya Deren? Quand le cinéma est-il entré au musée pour la première fois? Godard est-il surréaliste? Joseph Cornell est-il un commissaire d’exposition? Fluxus se présente-t-il comme une suite critique des films de Laurel et Hardy? Orson Welles et Nicholas Ray sont-ils des artistes contemporains? Le cinéma d’exposition est-il une anagramme au futur antérieur du cinéma?

Cette enquête, au sens borgésien du terme, sur les relations virtuelles entre l’art et le cinéma, suppose un mode d’exposition dramatique qui ménage des tableaux et des scènes, qui fasse usage des figures de la rhétorique et de la prosopopée. Car il s’agit ici d’une métahistoire du film pour laquelle «donner une description précise de ce qui ne s’est jamais passé» s’annonce, selon Oscar Wilde, comme la tâche primordiale de l’historien.

Cinéaste et théoricien, Erik Bullot (né en 1963) a réalisé plus d’une vingtaine de films, à mi-chemin du film d’artiste, du documentaire et du cinéma expérimental.

Sommaire
— Ouverture
— Méliès Dada
— Jean Epstein, lecteur de Maya Deren
— Défense de l’avant-garde
— De l’autre côté du cinéma
— Le voyageur dans les glaces
— Music Box
— Time Capsules
— L’envers vaut l’endroit
— Bibliographie