ART | EXPO

Sortie de secours

25 Avr - 11 Mai 2014
Vernissage le 25 Avr 2014

Sortir des chemins balisés et trouver une échappée. Les artistes réunis ici présentent différentes recherches sur ce thème à travers la pratique de la sculpture, du dessin, de la peinture et de la vidéo. Evoquant des parcours aussi bien mentaux que géographiques dans lesquels on se perd à la recherche d’une sortie difficile à trouver.

Maya Benkelaya & Amandine Casadamont, Morice Berchu, Marion Bocquet-Appel, Hervé Bréhier, Laurent Fievet, Laurent le Bourhis, Victor Poirel, Romain Trinquand, Céline Tuloup
Sortie de secours

L’artiste est habité par la nécessité de sortir des chemins balisés et de trouver une échappée. Cette recherche implique une errance solitaire, un parcours semé de doutes, un égarement volontaire. L’exposition «Sortie de secours» présente des œuvres où s’exprime cette quête. A travers la pratique de la sculpture, du dessin, de la peinture et de la vidéo, les artistes nous livrent leur propre chemin.

Les œuvres présentées évoquent des parcours aussi bien mentaux que géographiques dans lesquels on se perd à la recherche d’une sortie difficile à trouver. Mettant en scène des quêtes sans fin où se jouent des situations absurdes, répétitives ou labyrinthiques, elles nous donnent à voir un espace-temps bouclé sur lui-même: «La logique mène à tout, à condition d’en sortir.» (Alphonse Allais)

Le GBS, Grand Bâton de Son, réalisé par Maya Benkelaya et Amandine Casadamont, est un objet sonore mis à la disposition du public pour la visite de l’exposition. Bâton de marche et guide sonore, le GBS, loin de nous guider, indique un autre chemin: «Commence par retrouver le bon sens. Regarde dans ta direction et marche tout droit, en te demandant pourquoi…».

La vidéo Dead End de Laurent le Bourhis nous entraîne aussi dans un parcours mais il s’agit là du chemin d’une évacuation, une course à travers un labyrinthe en ligne droite. Filmé à New York, le panneau «exit» défile devant nous de manière répétitive, laissant espérer une sortie proche mais qui demeure toujours inaccessible. La sculpture d’Hervé Bréhier sans titre, sans fin prolonge cette idée d’une sortie inatteignable puisque l’artiste a découpé une porte et l’a montée en forme de huit, signe de l’infini. La porte, ici, n’est donc ni fermeture, ni ouverture sur un ailleurs; elle boucle sur elle-même.

Cette idée de boucle close se retrouve dans les vidéos de Laurent Fiévet. Réalisées à partir de montage de films de Buster Keaton, elles enferment les personnages qu’incarne le réalisateur dans des courses poursuites à la fois périlleuses et burlesques. Ces situations absurdes se répètent sans cesse, ne laissant aucune issue de sortie aux acteurs principaux.

Des scènes bouclant sur elles-mêmes, nous glissons aux boucles de la pensée avec les tambours brodés de Céline Tuloup. L’artiste a reproduit les tests de Rorschach en les multipliant et les organisant selon des motifs se situant entre le mandala et le kaléidoscope. L’installation évoque aussi bien nos quêtes spirituelles individuelles que des visions hallucinatoires dans lesquelles chacun peut se perdre.

Les dessins de Romain Trinquand, réalisés à la plume, semblent d’ailleurs nous égarer dans les profondeurs de l’inconscient. L’artiste crée des univers foisonnants, des aventures hallucinées, où règnent l’étrangeté et le grotesque. Chaque dessin entremêle d’incroyables histoires ouvrant des portes successives sur l’infini.

La peinture Saturation I de Victor Poirel nous plonge, quant à elle, dans un brouillard de volutes sinueuses et enchevêtrées. La gestuelle tourbillonnante de l’artiste crée un effet de superposition avec des transparences et des plans successifs dans lesquels les repères sont abolis.

Cet enchevêtrement se retrouve dans la sculpture noueuse de Morice Berchu. Ici le geste artistique se fait répétitif par ces entortillements de plastique bleu et les entrelacements de la sculpture.

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