ART | EXPO

Solo Show

22 Mai - 05 Juil 2014
Vernissage le 22 Mai 2014

L’imagerie et l’imaginaire de la haute montagne et de l’ascension figurent parmi les thèmes favoris de l’artiste. Mais elle a aussi un goût certain de l’aventure, recherchant des expériences nouvelles, notamment dans la superposition d’un registre formel qui lui est familier — neige, blancheur, froid—, avec celui des arts décoratifs.

Nathalie Talec
Solo Show

Nathalie Talec développe depuis les années 1980 une œuvre multiple (photographies, vidéos, installations, peinture, dessins, performances) marquée par quelques motifs prégnants — le froid, le refuge, l’exploration polaire, l’expérimentation scientifique, mais tout autant la représentation scénique et l’exposition de soi — aussi éloignés en apparence que reliés profondément par une même logique de la mise en danger.

Il y a de tout cela dans cette dernière présentation. Il y a de sa fascination pour les environnements limites et le dépassement de soi, comme dans la fameuse série des Portraits stratégiques, de 1986 (Autoportrait avec paire de lunettes pour évaluation des distances en terre froide, Autoportrait avec détecteur d’aurores boréales), ou les plus récentes Peintures de détresse, de 2008.

L’imagerie et l’imaginaire de la haute montagne et de l’ascension s’inscrivent nettement en fond de la série de collages comme des grandes huiles sur toile Heaven’s door. Mais il y a aussi un goût certain de l’aventure — sans grandiloquence épique, un regard vers l’inconnu — une recherche et une confrontation à ce qui peut être entrepris, aux voies qui peuvent être ouvertes.

L’expérience nouvelle réside ici dans la superposition d’un registre formel familier à l’artiste, celui de la neige, de la blancheur, des grands froids, et de celui des arts décoratifs, qui poignait depuis quelques temps dans la collaboration avec la manufacture de Sèvres (voir notamment la série de vases Cry me a river), mais trouve là l’occasion de se révéler pleinement.

C’est un nouvel espace qu’ouvre donc l’artiste, dont l’enjeu est moins sans doute un appel à la surcharge ornementale et au confort bourgeois, que la perturbation des équilibres, esthétiques et conceptuels, qu’elle avait atteints.

Une remise en jeu, un risque. L’œuvre elle-même demeure, dans cette nouvelle incarnation, la métaphore vécue de l’art comme exploration, non du réel, mais de l’espace de la pensée. C’est à ce voyage que Nathalie Talec invite le spectateur, à ce chemin à rebours de l’apparence des images, au regard enfin retourné de celle qui voit les yeux fermés.

 

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