ART

Soirée nomade: Biokraphia

20 Jan - 20 Jan 2005

Performance sous forme d’interview de Lina Saneh et Rabih Mroué. Confrontation ironique aux questions de l’identité de l’artiste, de la sexualité et de la censure dans le Liban d’aujourd’hui. Brouillant la frontière entre réalité et fiction, ce sont aussi les codes du théâtre et la place de l’art dans un monde globalisé qui sont interrogés. Dans le cadre des «Soirées nomades».

Communiqué de presse
Lina Saneh et Rabih Mroué
Soirée nomade: Biokraphia

Dans cette performance qui prend la forme d’une auto-interview, Rabih Mroué et Lina Saneh se confrontent avec une ironie mordante aux questions de l’identité de l’artiste, de la sexualité et de la censure dans le Liban d’aujourd’hui. Brouillant la frontière entre réalité et fiction, ce sont aussi les codes du théâtre et la place de l’art dans un monde globalisé qu’ils interrogent.

Néologisme inspiré de biographie,biokraphiajoue sur l’ambiguïté phonétique de kraphia, mot inventé évoquant en arabe des termes comme «délire», «sénilité», mais aussi «merde», et donne le ton de cette performance théâtrale satirique et acerbe. Lina Saneh y mène, à l’aide d’un magnétophone, une tentative d’interview sans cesse recommencée avec son double, en l’occurrence sa propre voix enregistrée qui tient le rôle de l’inquisiteur cruel et tenace.
En multipliant des images de l’artiste comme autant de strates, Rabih Mroué et Lina Saneh inventent un dispositif qui perd le spectateur et le place au bord du précipice du doute et de l’ambiguïté. À travers un jeu subtil de faux-semblants, d’allers-retours permanents entre le réel et la fiction et de décalages satiriques dans la représentation, Biokraphia démonte les codes du théâtre.
Si Biokraphia doit être comprise comme une pièce traitant des tabous sociaux et politiques du Liban d’aujourd’hui, cette pièce ne nous renvoie pas moins à nos propres démons. Dans un monde globalisé, les questions de la place de l’artiste et de l’art dans la société, de la censure et de la vie privée concernent autant nos sociétés occidentales que le Liban post-guerre civile.

— Scénographie: Ali Cherry
— Production: Ashkal Alwane
— Durée: environ 35 mn

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