DANSE | SPECTACLE

Soft Virtuosity, Montpellier Danse 2017

01 Juil - 01 Juil 2017

L’Opéra Berlioz-Le Corum présente Soft Virtuosity de Marie Chouinard, un spectacle conjuguant danse et vidéo pour rendre sensible la «danse des visages» et les modifications parfois imperceptibles du corps.

Présentée lors de l’édition 2017 de «Montpellier Danse», Soft Virtuosity, Still Humid, On the Edge, est une pièce pour dix danseurs créée en 2015, et produite pour la première en France au Festival d’Avignon 2016.

Soft Virtuosity : marcher

Soft Virtuosity, Still Humid, On the Edge, met en scène ce déplacement commun et singulier à la fois qu’est la marche. Si la marche est une manière de se déplacer partagée par tous, sa singularité vient certainement de sa diversité, chacun utilisant et positionnant différemment son corps. Marie Chouinard confie ainsi avoir observé ces modifications du corps : «J’observais toutes sortes de petites choses dans leurs genoux, leurs épaules, leurs chevilles», autant de détails physiques qui conduisent à s’interroger sur les réactions et les transformations du corps. Pour Soft Virtuosity, Still Humid, On the Edge, Marie Chouinard a alors «demandé aux danseurs de marcher et j’ai amplifié leurs états d’âme car le corps se transforme en fonction de ses dispositions émotionnelles ou psychiques. Cela me permet d’expérimenter de nouvelles architectures du corps».

Soft Virtuosity

La chorégraphie de Marie Chouinard décrit ainsi toute une gamme de marches. Qu’il soit fluide ou saccadé, gracieux ou disgracieux, contraint ou libre, ce mouvement traduit état particulier du corps. Mais ces divers états semblent tenir leur consistance des apparences changeantes des visages des danseurs filmés en plans serrés. L’utilisation de la vidéo permet alors au public de saisir véritablement ce que Marie Chouinard appelle «la danse des visages».

Soft Virtuosity exprime l’attention particulière portée aux détails le plus infimes du corps en mouvement, à la recherche d’une forme de virtuosité : «j’ai demandé aux danseurs de travailler avec un visage continuellement en mutation, et de jouer sur les variations, les émois… Je préfère dire émois plutôt qu’émotions, car un émoi est encore moins facilement identifiable, plus insaisissable. Le visage est la partie du corps qui comprend le plus de muscles, et permet donc d’aller vraiment toucher à d’infimes possibilités. Si on fait attention à travailler notre visage comme une pâte, d’une façon très précise, mais toujours dans le souffle et dans la danse, cela ne demeure pas que plastique : cela déclenche des circuits énergétiques dans tous le corps, qui viennent animer une réalité psychique, physique, intellectuelle, et tout le corps s’en trouve modifié».

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