ART | EXPO

Soft Peace

14 Avr - 28 Mai 2016
Vernissage le 14 Avr 2016

Les formes géométriques et colorées que tisse Brent Wadden, puis qu’il tend sur des toiles, sont exposées dans «Soft peace» à la galerie Almine Rech. En revalorisant une pratique ancestrale et souvent associée à un plaisir casanier, Brent Wadden ébranle la hiérarchie actuelle des disciplines et des médias.

Brent Wadden
Soft Peace

Les œuvres de Brent Wadden sont des combinaisons mêlant laine tissée, coton et fibres diverses et variées tendues sur des toiles. Inspirées de l’univers folk et du mouvement artistique allemand Bauhaus, les œuvres réunies pour l’exposition «Soft peace» vont au-delà du langage visuel de la forme et de la couleur. Par leur technique elles nous ramènent au métier à tisser, à l’assemblage de fils en chaîne et à la capacité de créer quelque chose d’harmonieux à partir d’éléments hétéroclites – une des particularités qui, indéniablement, participe au côté irrésistible de ce travail.

Sur chacune des toiles tissées de Brent Wadden s’articule une géométrie de formes et de couleurs souvent hypnotique. Une oeuvre pourra présenter une répétition de triangles et de rectangles (ou de lignes tout en couleurs, horizontales, verticales et diagonales). L’artiste fait d’autant plus vibrer l’harmonie générale de l’exposition que d’une toile à l’autre, il apporte de légères variations: les angles sont modifiés, les couleurs se déploient différemment, parfois une couture apparaît de manière plus proéminente. Quoi qu’il en soit, on y trouve à chaque fois le rythme visuel propre à la machine et la marque perturbatrice du fait-main.

L’amateur d’art qui découvre les oeuvres de Brent Wadden pourra y distinguer différentes sources d’influence, celle de l’abstraction géométrique, du traitement radical de la couleur propre à l’expressionisme abstrait et dans une moindre mesure de l’Art optique, d’une touche d’art conceptuel, et peut-être d’un peu de la théorie de la couleur élaborée par Paul Klee (dont l’influence fut déterminante sur l’atelier de tissage du Bauhaus).

Brent Wadden vient d’une famille d’ouvriers. «J’ai le travail dans le sang», déclare-t-il dans un entretien. Chacun de ses travaux est le souvenir et l’expression même de son patient labeur. Il y a les mois passés à rassembler les matériaux, les journées à construire le métier à tisser et, avant l’assemblage des tissus en un produit fini, l’action même de tisser. Si le tissage consiste notamment à apprivoiser la matière, dans la pratique de Brent Wadden, les géométries, les fils aux couleurs variées et les abstractions expressionnistes servent également à lui ouvrir une certaine voie de  liberté. Ce qui de loin ressemble à des géométries rigides s’avère en fait beaucoup plus fragile qu’il n’y paraît: entre ces différentes lignes et divisions d’irrégularités peut même apparaître un équilibre précaire.

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