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Site de Lucy

04 Mai - 21 Juil 2012
Vernissage le 03 Mai 2012

Troublante et émouvante, l’œuvre de Thomas Chable nous fait entrer dans un monde où le temps n’a plus de repères et où la vie ressemble à un bateau à la dérive. C’est en Ethiopie que l’artiste a choisi de réaliser cet essai photographique exceptionnel. Il l’a appelé le «Site de Lucy», comme un souffle de mémoire qui arrive jusqu’à nous.

Thomas Chable
Site de Lucy

L’Afrique de l’est n’est ni charmante ni accueillante, au sens où on l’entend communément. C’est un paysage brut et puissant qui s’étend autour de la vallée du Rift, une terre volcanique, ce n’est pas non plus l’éden et encore moins le paradis. (Il fût un temps…). Les gens qui habitent cette terre ne font qu’un avec elle. Il n’y a pas très longtemps, cette Afrique vivait en équilibre, en harmonie avec tous les éléments qui la constituait. Depuis, elle s’est fortement urbanisée, les hommes ont quitté la forêt, la savane, les plaines, leurs cultures pour se cloisonner en ville. L’équilibre n’est plus. Lucy: 3,2 millions d’années et des poussières d’Hommes. Notre symbolique grand-mère à nous tous. En Amharique, se dit Dingnês: surprise, étonnement. Une merveille.

Redécouverte en 1974 dans la dépression de la rivière Awahs, C’est le point de départ de ce travail, ce n’est pas tant le lieu mais plutôt les personnes qui vivent sur et autour de ce site qui interpellent le photographe. Après autant d’années, il lui semble évident de prendre du temps pour faire des rencontres et de la patience pour faire des photos. D’ailleurs en Afrique le temps n’a pas la même consistance qu’en Europe ou plutôt, en Afrique le temps a de la consistance, il est palpable, pas la peine de courir après lui, il est bien là et ne se fait pas oublier.

Voyages, plusieurs voyages pour voir et revoir ces territoires, ces gens qui impressionnent l’artiste avec des séjours d’une durée de un à deux mois. Il lui a fallut connaître ce monde, le quitter, puis revenir encore. A chaque fois qu’il pose le pied sur la terre Africaine, il a l’impression de revenir «chez soi» mais aussi l’impression ou la certitude d’être toujours un apprenti en quête. La photographie est donc le témoin, le résultat de ces différents passages, d’où le photographe revient à chaque fois étonné de ce qu’il découvre sur les planches contacts et donc de ce qu’il a vécu sur place. Ce qu’il montre n’a ni début ni fin. Les projets bougent à chaque voyage, à chaque accrochage. Ce sont des moments de l’itinéraire des gens et un peu du sien. A chaque fois ils sont donc partiellement différents.

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