ART | EXPO

Sisyphe papier

21 Jan - 18 Fév 2012
Vernissage le 21 Jan 2012

A la fois carnet de route de résidence, journal intime et billet d’humeur, inspiré par la collecte de différents objets trouvés aux abords de l’atelier, Sisyphe papier témoigne de la méthode de travail des artistes, faite de dérive poétique et de flânerie, de jeux d’associations, où le hasard et l’improvisation sont les meilleurs des compagnons.

Maeva Cunci, Dominique Gilliot
Sisyphe papier

Maeva Cunci danse, performe, crée des vêtements, chante parfois; Dominique Gilliot chante, performe, joue de l’orgue électronique, s’adresse au public souvent. Si elles ont chacune leur pratique respective, elles collaborent ponctuellement. Reliées par le même désir de s’adresser au public, elles manipulent le langage sous toutes ses formes: chanson populaire, exposé didactique, chorégraphie, texte écrit.

Si la performance constitue leur outil de prédilection, il faut préciser ce terme pour rendre compte de la nature de leur travail. En dehors du champ de l’art, performance rime plutôt avec prouesse, dépassement de soi, ou culture du résultat. Concernant Maeva Cunci et Dominique Gilliot, on pourrait parler de «performance basse résolution», sans fard ni effets de manche. Sans avoir la prétention d’être spectaculaires, virtuoses, ou géniales, elles préfèrent convoquer les romans photos, le Western, l’art de la cocotte en papier plutôt que la dérive situationniste de Guy Debord ou la déterritorialisation chez Gilles Deleuze, dont elles sont par ailleurs familières.

Il ne s’agit aucunement d’opposer une culture savante, qui serait élitiste et propre à la classe dominante, à une culture populaire de masse, tant cette dernière infuse un large spectre de références et de codes sociaux, rendant caduques les catégories ou les divisions de classes. Les deux artistes s’appuient sur des références et des codes aussi familiers que possible, de sorte à établir avec le public une intimité et une proximité qui joue sur un principe de reconnaissance, à la fois intuitif et affectif. D’où ce goût immodéré pour la chanson d’amour pop, très pratiquée par Dominique Gilliot, qui lui permet de trouver d’entrée de jeu un terrain d’entente, de créer le temps de la performance une micro-communauté, qui serait susceptible de se retrouver autour d’un langage commun et de quelques formes vernaculaires (conte, stand up, bal populaire…).

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