ART | EXPO

Intrant

30 Mar - 05 Jan 2020

L’exposition « Intrant » présente à La Cohue, Musée des beaux-arts de Vannes, une monumentale sculpture in situ de Simon Augade. Telle une longue branche morte mais recelant encore de potentielles évolutions, cette impressionnante structure traverse par son passage central l’ensemble du bâtiment, dessinant un subtil dialogue entre sculpture et architecture, nature et culture, mort et vivant.

La Cohue, Musée des beaux-arts de Vannes, présente Intrant, une sculpture in situ de Simon Augade qui met en jeu les notions de passage, le rapport nature / culture, vivant / mort, etc. Investissant le passage central du musée qui traverse l’ensemble du bâtiment, cette sculpture se place dans la continuité des précédentes réalisations de Simon Augade, toujours facilement identifiables par leur aspect souvent monumental et leur utilisation de matériaux de récupération. Cette longue forme construite en dosses de bois et dont l’enjeu était de s’intégrer aux volumes du lieu, est le fruit d’un travail titanesque et d’un volume impressionnant de matière première 3,5 m3 de bois pour son ossature, vingt-quatre ballots de dosses de bois, environ cinq mile vis et cent vingt kilos de clous), le tout mis au service de l’ingénierie de Simon Augade.

Intrant : sculpture in situ de Simon Augade à La Cohue

Par les assauts de matière qu’elle figure, matière assemblée dans de véritables corps-à-corps avec elle, la sculpture interroge notre rapport à l’espace et au monde. Son titre, Intrant, fait référence au fait d’entrer dans, d’habiter, selon la définition du mot latin « intrare ». La notion de passage, l’idée de transpercer une architecture de part en part, un des concepts récurrents dans la pratique de Simon Augade, sont ici centrales. A travers le titre Intrant, l’artiste évoque également le sens que revêt ce mot en agriculture : des produits qui ne sont pas naturellement présents dans le sens mais que l’on ajoute pour améliorer leur rendement, avec des conséquences potentiellement négatives. La sculpture, s’imposant comme un intrus, incarne une interrogation sur le rapport nature / culture mais aussi sur la question du temps et de l’origine : qui de l’architecture ou de la sculpture existait en premier ?

Simon Augade explore le rapport entre sculpture et architecture, nature et culture

Réalisée en écorces de bois, la sculpture de Simon Augade revient à travers ce matériau à un support brut. Dans la continuité de celle intitulée Souche, créée à l’abbaye de l’Escaladieu dans les Hautes-Pyrénées, et qui représente un arbre géant sectionné, elle peut se voir comme un morceau de cet arbre qui se serait détaché. Telle une gigantesque branche morte ou un rejet racinaire, elle entre en dialogue avec les pierres de l’architecture. Les aspérités des croûtes de bois font écho à la rugosité minérale. Dans cette relation entre le végétal et le minéral, bien que la branche soit coupée, il garde une forme de vie, une évolution possible, explorant le rapport du mort au vivant, de l’inerte au mobile…

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