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Silent Lines

20 Mar - 20 Juin 2010
Vernissage le 21 Mar 2010

Une poétique particulière caractérise l’œuvre de David Maes, celle des fluctuations de la masse et du trait: là où le trait se donne, la forme s’absente, là où il s’absente la présence prend forme...

Communiqué de presse
David Maes
Silent Lines

La Galerie du Buisson est un espace d’art contemporain novateur qui offre la particularité d’une confrontation concrète entre le langage, les pratiques corporelles et l’expérience artistique. C’est un espace d’expérimentation et de rencontre pour les artistes qui l’occupent. Avec «Silent Lines», le lieu devient véritablement l’ écrin d’intimité et de lumière qu’il est destiné à être pour ses visiteurs et utlisateurs.

Une poétique particulière caractérise l’œuvre de David Maes, celle des fluctuations de la masse et du trait: là où le trait se donne, la forme s’absente, là où il s’absente la présence prend forme…

«Silent Lines» est une exposition qui rassemble à la fois gravures, dessins, et peintures dans un seul mouvement; de la condensation à l’expansion de la forme, le sentiment d’être au monde est offert jusqu’au silence d’une véritable présence. David Maes, dessine, peint, et marque sa plaque de gravure depuis de nombreuses années. Pour lui le dessin est essentiel. Et c’est en poursuivant sa recherche de l’épure dans une bienveillante simplicité qu’il se situe là où les traits s’offrent à ce qui ne se montrera jamais complètement: la rencontre.

Pour cela, tout en poussant la peinture à la limite de sa disparition (série «Life Lines») David Maes organise l’espace de la galerie avec la même attention bienveillante et celui-ci devient l’écrin d’intimité et de lumière qu’il est destiné à être pour les visiteurs et utlisateurs du lieu.

Isabelle Bohnke en a fait l’expérience: «Chaque nouvelle exposition de la galerie du Buisson est l´occasion pour moi, de prolonger une réflexion critique sur l’engagement esthétique. La présentation des travaux de David Maes, «Silent Lines» m’offre la possibilité d’en formuler les contours. Nous pouvons dire avec Adorno que dans notre monde «post-moderne» «Il est devenu évident que tout ce qui concerne l’art, tant en lui-même que dans sa relation au tout, ne va plus de soi, pas même son droit à l’existence» (Théorie esthétique). Pourtant, jamais nous n’avons eu autant besoin de l´art, non dans des formes assujetties aux logiques de marché qui dominent actuellement, mais de l´art en tant que force vitale capable de nous rappeler à notre nature intérieure, capable d’éveiller en nous des modalités de perception du réel qui nous amènent à un changement radical de «position».

Les lignes de David Maes, à la fois fragiles et fermes, immobiles et dansantes, sont de cet ordre. Elles peuvent aussi bien donner à penser à l’art de la calligraphie orientale, où le trait subsume l’état méditatif de celui qui le trace, qu’au rapport le plus contemporain de la représentation s’objectivant elle-même. Ces lignes s´étirent sur la surface du tableau — trajectoires de vie, avec un début et une fin laissant penser qu’au-delà des limites imposées par le cadre, quelque chose continue à l´infini. Réseau de veines irriguant la toile, arbres, cheveux, algues flottantes, il y a quelque chose ici qui danse et célèbre la fragilité de l’existence, qui donne à voir une tension propre à l’être.

Les lignes se croisent et se séparent — certaines plus appuyées que d´autres, traces d’un geste tout entier concentré, griffant d’une douceur retenue la matière brute du fond marouflé et coloré. A mon tour, je suis des yeux le trait, tel un fil d’Ariane, l´inscription de ce geste, répété, de multiples fois, et toujours différent, à l’opposé du mécanisme, un geste habité, conscient, un geste que je qualifierais volontiers «d’amoureux» tant il éveille en moi une joie irraisonnable, un appel à épouser le mouvement vital — mélange subtil d’ordre et de désordre.

Tout autres sont les gravures, chaque technique apporte sa touche particulière au travail. Ici la matière se densifie, elle s’incarne, s’alourdit mais elle porte toujours en elle quelque chose de ce même élan vital. La matière se fait plus charnelle, plus figurative, oiseaux, poissons, foisonnement végétal, formes humaines, corps… figures actualisées du hasard qui leur a donné naissance mais toujours appel au mouvement, esquisse d´une danse, quelque chose se tient toujours en fragile équilibre et transmet son désir de s’échapper, de se mouvoir, d’entrer en relation. Une invitation à célébrer les forces vitales, à jouir des formes et des matières — en toute simplicité.

Car s’il est une qualité aux travaux de David Maes, c’est leur simplicité, j’irais même jusqu’à parler d’évidence, qui renvoie à l´essence de ce qui fait de nous des êtres humains, fait de chair et de sang. Or la simplicité, reflet de la maîtrise, est toujours ce qu’il est le plus difficile d’atteindre. Et rares sont les artistes qui y parviennent. On y retrouve ce qu’avec Kandinsky nous pourrions dire: «L’art peint la vie, une puissance d’accroissement, car la vie en tant que subjectivité, c’est-à-dire en tant que s’éprouver soi-même, est justement le pouvoir de parvenir en soi et ainsi de s’accroître de soi à chaque instant.»

David Maes et la galerie du Buisson nous permettent de vivre cet extrême de la simplicité: la maturité, le temps d’une exposition, et ceci dans un accord qui caractérise ce lieu où l’on travaille la question du geste et de la présence de façon précise. Isabelle Bohnke

Evénements autour de l’exposition
— Dimanche 30 Mai à 15h: lecture du texte de Sylvie Cavillier Chroniques de la grande Mademoiselle.

— Vendredi 18 juin 18-21h: soirée de clôture, conférence du cycle Astrophonie par Pierre Deruisseau

— Brunch mensuel en présence de l’artiste, chaque dernier dernier dimanche du mois; 15h lectures.

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