DANSE | SPECTACLE

Si je meurs laissez le balcon ouvert

08 Déc - 11 Déc 2010
Vernissage le 08 Déc 2010

Ancrée dans le présent, cette pièce conjugue perte et présence: comme un détail coloré, distillé par la mémoire. Un «protocole compassionnel», pour accueillir «l’inflexion des voix chères qui se sont tues».

Raimund Hoghe
Si je meurs laissez le balcon ouvert

Horaire: 20h30

— Concept et chorégraphie: Raimund Hoghe
— Collaboration artistique: Luca Giacomo Schulte
— Décor, costumes, lumière: Raimund Hoghe
— Avec Ornella Balestra, Marion Ballester, Astrid Bas, Lorenzo De Brabandere, Emmanuel Eggermont, Raimund Hoghe, Yutaka Takei,Takashi Ueno, Nabil Yahia-Aïssa

Chaque pièce de Raimund Hoghe est un assemblage: la réunion d’un souvenir, d’un nom, d’une atmosphère ou d’une musique, qui, se touchant, créent l’alchimie de la danse. Les éléments qu’il dispose et laisse résonner sur scène tirent souvent leur origine d’une référence collective. Sacre — The Rite of Spring, Boléro Variations ou L’Après-midi sont des relectures épurées, qui présentent une culture rendue à l’état d’émotion, de refrain obsédant. Car c’est l’inflexion plus que la partition qui intéresse Raimund Hoghe — l’écho d’autres voix, d’autres interprétations, l’invention d’un espace pluriel.

Plusieurs lueurs éclairent sa nouvelle création: celle de Dominique Bagouet et de sa dernière pièce, Necesito. À travers les bribes de cette fantasmagorie espagnole pleine de souvenirs, c’est une autre image de Bagouet qui transparaît, marquée par la nostalgie. Sont aussi convoqués des auteurs — Federico Garcia Lorca, Hervé Guibert — qui dessinent en filigrane un paysage politique et sentimental: à la bordure des signes qui s’associent et circulent entre les interprètes, on peut apercevoir les années 1980 — moment d’intense création chorégraphique, marqué par le sida ; également l’époque où Raimund Hoghe travaillait avec Pina Bausch. Si je meurs laissez le balcon ouvert restitue quelque chose de cet écart, relu au filtre d’autres absences: celles de Pina Bausch, de Merce Cunningham, de Maurice Béjart.

critique

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