ART | EXPO

Prédation

13 Mar - 29 Mai 2021
Vernissage le 13 Mar 2021

Prédateurs sexuels, politiques, proies économiques : le vocabulaire cru du monde animal s'invite de plus en plus souvent dans les médias. C'est cette notion de prédation, qui fait fuir et courir, qui établit une hiérarchie entre les êtres, que Marchal Mithouard, alias Shaka, met en lumière, dans des œuvres dynamiques, aux formes déchiquetées, aux reflets changeants.

Né à Clamart en 1975, Shaka expose désormais à Paris, Marseille et New York. Artiste reconnu du street art, il oriente ses recherches sur la perception des ondes réfractées par le corps humain. Son exposition à la galerie c marque un pas de plus dans cette recherche : il a réinterprété d’anciennes Å“uvres, les a scannées et colorées grâce à une caméra thermique.

La fragmentation

Au centre de l’exposition, une sculpture faite de lanières d’acier, tordues et assemblées de manière à former une silhouette «en éclaté», une unité au moment de son explosion. Tout autour, des dessins à la mine de plomb et des bas-reliefs reprennent ce motif dans des corps androgynes, figures courbes et noueuses, fragmentées, qui se poursuivent de toile en toile.

Shaka joue sur les matières : ses dessins sont rythmés par des lanières de métal ou de miroir, les bas-reliefs se font écho, en noir et gris, ou colorés à la caméra thermique. Mais toujours on y reconnaît des corps, ce corps si ambivalent, présent et toujours fuyant, fort et fragile, uni et multiple.

L’Å“il est attiré par ces formes encore reconnaissables, saisies à l’instant de leur explosion, il les suit et reconstitue la silhouette. L’ensemble fait penser à un labyrinthe, ou aux replis du cerveau : à un jeu de formes et d’illusions, sans fin ni commencement.

Onde ou particules ?

On s’interroge, devant ces Å“uvres, sur l’unité, sur la notion d’identité, présentée comme un éclatement d’éléments variés, reliés par le vide. Le vide, chez Marchal Mithouard, est un composant de l’Å“uvre, comme un appel à sortir de soi-même. On y retrouve ses réflexions sur la lumière, onde ou particule, insaisissable, qui contient dans sa transparence tout le spectre des couleurs.

Si on a tant l’impression d’assister à une transformation, devant ces Å“uvres, au passage d’un état à un autre, c’est aussi que Shaka s’est beaucoup inspiré de l’art du manga japonais, et particulièrement du personnage d’Akira, de Katsushiro ÅŒtomo. Le résultat, ce sont des Å“uvres aux influences multiples, qui oscillent entre équilibre et déséquilibre, avec des réminiscences scientifiques dans le dessin des muscles ou la coloration thermique, une illustration de la philosophie de l’identité, un rappel du style manga.

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