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Sfumato

09 Oct - 08 Nov 2008
Vernissage le 09 Oct 2008

Les toiles de la série "Sfumato" semblent nées d’hallucinations. Leurs caractères troubles résultent des passages répétés de larges coups de brosse, qui se mêlent et se superposent.

Communiqué de presse
Sophie Pigeron
Sfumato

La Galerie Defrost est heureuse de présenter les dernières oeuvres de Sophie Pigeron, issues de la série des « Sfumato ».

Il faut remonter assez loin dans la tradition du paysage peint, si l’on veut pleinement entrer dans le trouble de ses dernières toiles.

A la renaissance, Léonard de Vinci recommandait aux peintres de ne pas restituer une excessive netteté du regard, afin de ne pas occulter le flux et le mystère de la vie.

La technique du « Sfumato » consistait à flouter insensiblement les scènes représentées, à les enrober d’une sorte de halo d’incertitude et de mystère.

Les peintures de Sophie Pigeron semblent nées d’une technique similaire poussée à son extrémité. La surface des toiles est lisse, sans aspérités, floue.

« Sfumato # 3 » suggère un horizon, un paysage maritime qui paraît enveloppé d’un léger brouillard rose, cotonneux, tout en évanescence. Face aux vibrations colorées de la toile, on pense aux derniers Monet, lorsque celui-ci « perdait » ses motifs au bénéfice de la peinture pure.

La texture des « Sfumato », charnelle et enveloppante, ne permet pas d’emblée d’identifier telle ou telle représentation, mais bien plus de ressentir un certain type d’impressions.

On est plongé dans un flux ininterrompu de couleurs et de lumière. La transparence des glacis donne aux éléments dépeints un aspect presque mouvant.

Ce caractère trouble du tableau résulte des passages répétés de larges coups de brosse qui se mêlent et se superposent. Certaines zones paraissent traitées à la peinture en bombe et peuvent faire penser aux graffitis.

L’utilisation de couleurs saturées, de roses fluorescents, et l’ampleur des formats, rappellent à la fois ces fresques urbaines et la spatialité de l’expressionnisme abstrait.

Pourtant, ici, le geste du peintre est à peine visible, dissimulé. L’oeil ne trouve de points de focalisation que par les différences d’intensité de la couleur et des contrastes.

La série des « Sfumato » est d’ailleurs réalisée selon un processus de mise à distance du réel, en l’occurrence de la photo. L’artiste puise dans ses propres clichés ou dans tout autre document qui l’inspire, puis s’en éloigne en travaillant d’après des esquisses ou des sous-couches, elles-mêmes « reprises » en photos et retravaillées, jusqu’à trouver son propre espace de perception.
 
Si la lumière était le propos le plus évident des précédentes séries comme « Phosphènes » et « Focus », il y a dans les « Sfumato » plus de pesanteur, plus de complexité dans les formes et une véritable interprétation du réel.

Dans les toiles les plus sombres, comme « Sfumato # 6 », les silhouettes noires apparaissent comme des visions obscures proches de celles de l’enfant qui, dans la pénombre aperçoit des fantômes quand il s’agit d’arbres et de bosquets.

Ces paysages semblent nés d’hallucinations issues de notre mémoire plus que d’une tangible réalité. L’artiste cherche à brouiller la perception pour laisser vagabonder l’imaginaire.

Aucune histoire, aucune anecdote ne vient diriger notre lecture du tableau. Ce que Sophie Pigeron nous donne à voir par le biais de ces apparences falsifiées, est bien de l’ordre de la sensation.

Il s’agit de se laisser porter par l’incertitude de notre regard, de se souvenir d’espaces et de lumières déjà traversés ou simplement désirés.

Vernissage

Jeudi 9 octobre 2008. 18h-21h.

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