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Séries et multiples

24 Mar - 08 Avr 2007

L’exposition «Séries et Multiples» explore à travers le travail d’une quinzaine d’artistes les formes possibles d’une pratique de la série, d’un art en série.

Communiqué de presse
Nelson Aires, Mohamed Bourouissa, Michel Castaignet, John Cornu, Emma-Charlotte Gobry-Laurencin, label Hypothèse, Yvon Mutrel, Sandrine Pelletier, Dorine Potel, Marija Randjelovic, Amy Sarkisian, Jean-Marc Sicard, Catherine Slowik, Frédéric Taddei, Philippe Thomarel
Séries et multiples

L’Espace d’art contemporain Eugène Beaudouin présente l’exposition «Séries et Multiples» et explore à travers le travail d’une quinzaine d’artistes les formes possibles d’une pratique de la série, d’un art en série.
Utilisant une large gamme de techniques, de genres et de médiums des plus traditionnels aux plus contemporains, les œuvres proposées affirment une cohérence interne tout en se prêtant au jeu des ressemblances, des écarts et des répétitions.
A travers des approches poétiques, conceptuelles ou formelles et des esthétiques autant minimalistes, que trash ou encore pop-acidulées, les œuvres dessinent les contours de cette thématique ou méthode de création entre proliférations et démultiplications d’éléments, conformités et variations.

Avant même de pénétrer l’Espace E. Beaudouin, l’œuvre lumineuse commandée au plasticien John Cornu appelle l’idée de série en proposant sur la façade du lieu une prolifération rizhomatique d’appliques lumineuses destinées à l’éclairage public. Prolongée sur le mur du vestibule de l’espace, l’œuvre fait écho, d’une part sur la gauche, aux énormes ballons d’Emma-Charlotte Gobry-Laurencin qui, d’un diamètre presque égal à celui de la largeur du couloir dans lequel ils prennent place, en bloquent l’accès; et d’autre part, sur la droite, à la proposition contextuelle du label Hypothèse. Cette dernière intitulée Copié-collé consiste en la démultiplication de l’un des éléments architecturaux du lieu — ses colonnes — et entraîne de fait une re-modélisation de l’espace d’exposition.

Au détour de chacun des nouveaux piliers, dans un registre non-sculptural mais toujours à l’échelle du lieu, Mohamed Bourouissa présente, les «Blood Love», quatre mises en scène de meurtre réalisées au trait à même le mur.
Accroché sur le mur central peint en fushia, le quadruple élément d’une série sur le bonheur passé de Michel Castaignet côtoie une autre série de toiles expressionnistes de l’artiste plus ancienne. Un trajet de zoom sur trois ans de travaux en série qui nous invite à nous interroger sur la genèse du travail sériel, les intentions de l’artiste, sur ce qu’il montre à voir et sur la signification que nous donnons aux images.

En écho au minimalisme des colonnes et en résonance chromatique avec le travail pictural de Michel Castaignet, les cinq architectures utopiques de Jean-Marc Sicard, réalisées en altuglas transparent et coloré, semblent pouvoir se modifier à loisir, aussi bien chromatiquement que spatialement, au gré du déplacement des spectateurs.
Sur un socle au centre de l’espace, l’artiste suisse Sandrine Pelletier expose Cafards, un ensemble de sept broderies inédites: des petits zombies inspirés des films d’Argento et de Fulci, d’albums de photos de classe datant des années 1980 et de romans fantastiques.
Sur le seuil des trois portes séparant les différentes salles, Nelson Aires installe Passage(s), trois rideaux de bandes de lanières coupe-vent utilisées notamment dans les chambres froides, et oblige le spectateur à opérer leur traversée pour rejoindre les différents espaces d’expositions.
Dans la seconde salle, John Cornu propose une série de toiles qui s’adaptent à leur lieu de présentation. Immaculées, elles se fondent ainsi non seulement sur le blanc des murs mais se plient, se courbent selon les coins et les recoins qu’offrent ces derniers. Certaines semblent même s’être égarées au-delà de la salle dans l’entrée et ailleurs… (à découvrir).

Dans une veine minimale et géométrique également, les Suites cisterciennes d’Yvon Mutrel (huit matrices d’estampes) sont montrées à plat sur table. Baignées par la lumière, elles apparaissent, non plus comme de simples matrices destinées à produire des séries d’estampes ou de gaufrages mais tels de véritables bas-reliefs. Présentée sur socles sur un velours rouge sang, la série des «Toilettes intimes» du même artiste renvoie de façon coquine au geste du peintre qui, pour nettoyer son pinceau, caresse délicatement un savon, et révèle peu à peu l’anatomie sexuée de la matière.
Féminine et empreinte de références gothiques et mortifères, Bleeding Wall de l’artiste californienne Amy Sarkisian se compose d’une série de coulures de sang pailletées semblant s’épancher du plafond.
Proposition féminine toujours, Marija Randjelovic expose Surface, cinq portraits figés de femmes où l’aspect brut et naturel des peaux contraste avec leurs lèvres maquillées. Figurant le statut de femme et la relation à l’autre, le rouge à lèvres est, pour cette photographe, un moyen d’interroger l’image de la femme dans les Balkans et la dualité entre monde intérieur et monde extérieur.

Dans l’arrière-salle, Frédéric Taddei installe au sol et sur un mur repeint en jaune-vert Le Jour, une série de châssis carrés ornés de trames géométriques. Réalisées à l’aide de fragments de coupures du journal Le Jour, photocopiées en noir et blanc et recouvertes de tulle rose, les œuvres sont pensées sur un mode combinatoire qui leur permet d’être recomposables ou ré-actualisables à l’infini selon les contextes et lieux d’expositions.
À proximité, Philippe Thomarel choisit, lui, de montrer un ensemble de dessins et, à hauteur des yeux, ses poupées aux sang-mêlées, aux membres dépareillés mi-blancs – mi-noirs, donnant ainsi l’impression au visiteur d’être jaugé. Enfin, dans l’alcôve crée par les ballons d’Emma-Charlotte Gobry-Laurencin, Catherine Slowik accroche ses Petites icônes, des portraits de «pixels» colorés encadrés par de belles moulures, un travail de portrait donc mais d’un nouveau genre et plein d’humour.

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