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Serge Mendjisky

En décomposant et recomposant les horizons de certaines des plus célèbres cités du monde, tels New-York et Paris, Serge Mendjisky crée de nouveaux paysages urbains qui interrogent nos facultés perceptives. Cette monographie est ainsi l’occasion de redécouvrir les différents sujets abordés par l’artiste en dix années de travail.

Information

Présentation
Hervé Le Goff
Serge Mendjisky

Serge Mendjisky est né en 1929. Ce fils cadet du peintre d’origine polonaise Maurice Mendjisky sera séparé de ses parents pendant les années de guerre, au cours desquelles il s’illustre très jeune par ses activités dans la Résistance.

Plus qu’un enseignement, Serge Mendjisky recevra de son père le privilège de côtoyer les plus grandes signatures de la peinture et parmi elles, Picasso et Dunoyer de Segonzac lui voueront une amitié indéfectible. Admirateur de Van Gogh et de Cézanne, Serge Mendjisky ajoute à sa passion pour le dessin un intérêt pour le divisionnisme auquel il donne entre les années 1950 et 2000 une nouvelle facture qui lui vaudra une renommée internationale, entrecoupée d’une production parcellaire en mosaïque et en sculpture. Dans les années 90, Mendjisky utilise la macrophotographie pour revisiter les codes du Pop Art. En 2000, il s’intéresse de plus près à la photographie en lui donnant une dimension picturale. A l’aide de centaines de clichés travaillés, découpés et ensuite collés sur toile, il réorganise l’espace et le temps dans les paysages urbains qu’il affectionne particulièrement.

Le travail de Serge Mendjisky sur la photographie (qui enregistre un instant statique), a apporté un élan vital, une énergie toute nouvelle à ce moyen d’expression. La fragmentation et l’agencement des éléments formels, comme la photo elle même, la couleur, la ligne, le plan, la perspective déstructurée atteint un but unique: un plus grand effet plastique.

Comme le disait Gustave Klucis: «Une prise de vue fonctionne à la fois comme un objet d’art et comme la pièce d’un organisme entier. De toutes les formes artistiques seul le cinéma se rapproche du photos-montage, en ce qu’il intègre une multitude de plans dans une même œuvre.»

La déconstruction analytique de ses photographies, inspirée du cubisme s’est complexifiée au fil des années, dans une suite de procédés artistiques allant du changement d’échelle, à l’effet miroir, passant par la mise en espace 3D, et le traitement du contour en arabesque. A chaque expérience, l’artiste nous convie à une stimulation visuelle d’une dynamique toujours renouvelée.