DANSE | SPECTACLE

Clara Haskil. Prélude et fugue

28 Mar - 29 Mar 2019

Avec Clara Haskil. Prélude et fugue,  le metteur en scène Serge Kribus livre une plongée dans la trajectoire de la pianiste Clara Haskil. Pour un solo théâtral puissant, structuré en fragments de vie, où l'actrice Anaïs Marty-Mazan redonne chair à une musicienne aussi fluette que déterminée.

Quand le bruxellois Serge Kribus s’empare de la figure de la pianiste Clara Haskil, c’est pour mieux lui redonner couleurs et vie. Auteur et metteur en scène, avec Clara Haskil. Prélude et fugue (2017), Serge Kribus livre un théâtre de musiques, de mots et d’émotions. S’inscrivant dans le cadre de la Saison France-Roumanie 2019, Clara Haskil offre une plongée onirique dans le parcours d’une femme d’exception. Née en 1895 à Bucarest (Roumanie), dans une famille roumaine de confession juive, elle s’enamoure rapidement du piano. Son père décède en 1899 d’une pneumonie ; sa mère subvient aux besoins de la famille en donnant des cours de piano et langues (français, allemand, italien, grec). Environnement baigné de mélodies et d’adversité, la jeune Clara Haskil part apprendre le piano à Vienne (Autriche) à l’âge de sept ans. Ensuite, ce sera Paris (France). Deux guerres mondiales plus tard, elle s’installe en Suisse.

Clara Haskil. Prélude et fugue de Serge Kribus : un hommage par le théâtre

La pièce Clara Haskil. Prélude et fugue débute le 6 décembre 1960. Le Trans-Europ-Express entre en gare du midi, à Bruxelles. Clara Haskil descend du train. Elle est là pour donner un récital le lendemain, trébuche dans les escaliers mécaniques, voit resurgir sa vie. Sous les traits délicats d’Anaïs Marty-Mazan, Clara Haskil entame alors son dernier voyage. Fluette et habitée, elle retrouve les articulations de son parcours. Une maison en flammes à Bucarest — celle de son enfance… L’enseignement sans concession de ses professeurs d’excellence — à Vienne, Paris… Le soutien de ses proches, dont l’amitié fait foyer… Des visages, des dessins, des voix… Sa mère, comme premier guide sur le chemin de la plus grande sensibilité… Et dans les notes déliées et graciles, tourbillonne ainsi une vie sculptée par la dureté et la beauté. Santé fragile et malmenée, reconnaissance un peu trop posthume : rien pourtant n’altère son amour de la musique.

Clara Haskil : le parcours d’une pianiste virtuose dans une Europe sourde

Réfugiée en Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale, Clara Haskil en obtient la nationalité en 1949. Après avoir été apatride, elle peut alors commencer à voyager librement pour donner des concerts. En décembre 1960, elle se rend ainsi à Bruxelles pour rejoindre son ami Arthur Grumiaux. Les deux virtuoses, l’une pianiste l’autre violoniste, ont notamment enregistré ensemble l’intégrale des sonates pour piano et violon de Ludwig van Beethoven. Mais cet ultime récital n’aura pas lieu, et Serge Kribus lui substitue un voyage aussi expressif que vif dans la vie d’une femme admirable. Alliant extrême sensibilité et détermination, Clara Haskil-Anaïs Marty-Mazan déroule le fil de son existence. Parcourant ainsi le palais de sa mémoire, plein de mots, notes et émotions. Elle se fait polyphonique, endosse tous les rôles et rend ainsi palpable sa force de femme aussi frêle que déterminée. Pour une pièce, Clara Haskil, aussi déliée que rythmée.

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