ART | EXPO

Sept ans de réflexion

12 Jan - 25 Fév 2012
Vernissage le 12 Jan 2012

Depuis plus de vingt ans, Pascal Pinaud réinvente la peinture abstraite dans une recherche incessante de nouvelles voies, sans châssis, sans pinceaux, avec une grande originalité formelle et technique. Sous l'acronyme PPP, PASCAL PINAUD PEINTRE, qu'il prend dès 1995, il tente de réinterpréter les grands mythes de la peinture abstraite de Malevitch à nos jours.

Pascal Pinaud
Sept ans de réflexion

Parmi les oeuvres de Pascal Pinaud est présenté un monumental «arbre à fèves» sur lequel il travaille depuis plus de cinq ans, collectant les fèves des galettes des rois aux quatre coins de la France dans un réinvestissement iconoclaste de la culture populaire. «Le résultat, c’est une sculpture qui a été sucée par plein de gens, une oeuvre d’art comportant des milliers d’ADN», s’amuse Pascal Pinaud qui a été aidé dans sa collecte par des collectionneurs fidèles, des amis et des étudiants de la Villa Arson à Nice, où il enseigne. Au total, une trentaine de personnes ont collaboré au projet et quelques 20 481 fèves ont été rassemblées et disposées par l’artiste sur un arbre en résine de près de 3,20m de haut. Pour l’artiste, c’est aussi un arbre de vie, un trophée qui ne rassemble que des gagnants, des rois et des reines.

Avec son installation d’assiettes de Delphes accrochées sur les murs de la galerie comme une tapisserie, il prolonge sa réflexion sur la «collectionnite». Disposées aléatoirement sur le mur de manière all over, ces assiettes héritées de la décoration de nos (arrières) grands-parents s’émancipent de leur style petit bourgeois pour créer un environnement inédit faisant cohabiter high et low culture dans la lignée d’un Picabia ou d’un Kippenberger.

Dans sa série plus récente des «Patères», Pascal Pinaud a prolongé son travail et à détourné du matériel trouvé chez un verrier: panneaux de placard, découpes de verres. Sans les redécouper ou en modifier les couleurs, l’artiste les a assemblé trois par trois pour en ordonner les lignes dans une inspiration constructiviste. «En même temps, je m’inscris dans une démarche de récupération, dans un désir d’accommoder les restes dont je ne choisis ni les couleurs ni les formes. Je vole les savoir-faire tout en essayant de les transformer en oeuvres».

Ainsi, l’art populaire et la grande peinture se côtoient dans les séries de Pascal Pinaud présentées de façon mélangée comme dans un atelier d’artiste. Radicale et baroque, cette exposition exclut plus que jamais tout point de vue linéaire sur la création.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Marie-Jeanne Caprasse sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

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