ART

[Séminaire] Ensba : Dispositifs artistiques, dispositifs de pensée

07 Avr - 07 Avr 2005

Le séminaire initié par Jehanne Dautrey et Stephen Wright avec le Collège international de philosophie, poursuit cette année sa réflexion sur les dispositifs en abordant la question du commentaire telle qu’elle est actuellement posée par certains artistes et par certains philosophes. Comment se pense le commentaire, dès lors qu’il s’agit de faire surgir le dispositif des œuvres ?

«Dispositifs artistiques, dispositifs de pensée»
École nationale supérieure des Beaux-Arts

L’événement
Communiqué de presse

Le séminaire initié par Jehanne Dautrey et Stephen Wright avec le Collège international de philosophie, poursuit cette année sa réflexion sur les dispositifs en abordant la question du commentaire telle qu’elle est actuellement posée par certains artistes et par certains philosophes.
Comment se pense le commentaire, dès lors qu’il s’agit de faire surgir le dispositif des œuvres ?

Deleuze, dans «Superpositions», proposait une approche soustractive impliquant un renoncement de la philosophie à son statut de métadiscours surplombant. Dès lors que le commentaire se fait œuvre, y a-t-il un dispositif propre à ces œuvres-commentaires et quelles en sont les différentes opérations ? Que peut en tirer la philosophie pour sa propre pratique?

Nous reviendrons sur le travail de pensée-montage de Jean-Luc Godard dans ses histoires du cinéma pour le rapprocher du travail que font certains cinéastes sur la danse pour faire surgir une autre vision sur le geste dansé : Kaplan filmant Merce Cunningham. Comment cette pratique peut passer par les opérations inverses, non plus de coupure et de réenchaînement mais au contraire de greffe d’un continuum (Pierre Huyghe, Gilles Aillaud) ou bien de démultiplication : Jean-Claude Gallota (une même chorégraphie interprétée par différentes générations de danseurs, créant ainsi une distorsion visuelle), ou bien le travail de réflexion fait par François Bon et Yann Toma sur le travail ouvrier, réflexion au sens propre où il s’agit de se glisser dans le rapport spéculaire des ouvriers à la mémoire et à la trace du travail.

Enfin comment la philosophie s’inspire de ces déplaceˇments artistiques : avec Georges Didi-Huberman qui passe dans sa propre pratique philosophique par un rapport à la méthode de juxtaposition de Warburg ou de Godard, Laurence Louppe ou Jean-Luc Nancy qui donnent des conférences dansées. Assiste-t-on pour autant à la remise en cause de la division du travail créatif et intellectuel ? avec l’exemple de l’artwriting : de Rasheed Araeen, artiste conceptuel pakistanais minimaˇliste, fondateur et rédacteur en chef de la revue Third Text et des artistes qui s’investissent dans des champs d’activités non référencés par l’art. Quel est le caractère artistique de telles pratiques et quel rapport avec les nouvelles conditions de subjectivité du capitalisme cognitif ? Peut-on poursuivre la méthode soustractive, en soustrayant le spectateur à notre compréhension des pratiques contemporaines, en pensant in vivo les dispositifs propres à l’art mais non référencés comme artistiques ?

>Programmation
Jeudi 7 avril à 18h, Jehanne Dautrey, (philosophe), Le montage-coupure comme commentaire : Godard, Kaplan
Jeudi 14 avril à 18 h, Natacha Smolianskiaia, Sur quelques artistes contemporains russes
Jeudi 21 avril à 18 h, Sylvie Fortin, Le commentaire comme continuum vidéo, continuum cinéma (Pierre Huyghe, Gilles Aillaud)

Infos pratiques
> Lieu
Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts
Palais des études, escalier de droite, 1er étage
14, rue Bonaparte. Paris 6e
M° Saint-Germain-des-Prés
> Horaire
18h
> Contact
T. 01 47 03 50 45
martine.markovits@ensba.fr
www.ensba.fr
> Entrée libre

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