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Semaines n° 02. Bimestriel pour l’art contemporain

Des œuvres de Sigurdur Arni Sigurdsson, Eva Gonzàlez-Sancho, Jean-Marc Bustamante,    Fabrice Gygi, Serge Margel,  Zoë Mendelson,  Marcel Miracle, Jonathan Meese, Laurent Pariente, Olivier Nottellet, Adrian Schiess, Bruno Carbonnet, Gérard Collin-Thiébaut, Dominique Leblanc,  Roland Sabatier, Gilgian Gelzer, Michelangelo Pistoletto, Yvan Salomone, Yto Barrada, Alina Abramov, Armand Jalut, Aurélie Pétrel

Information

  • @2006
  • 213 97829157721258
  • \18€
  • E170
  • Zoui
  • 4français
  • }17 L - 24 H

Présentation
Collectif
Analogues. Semaines n° 02. Bimestriel pour l’art contemporain

Forking Island est le titre d’une peinture de Robert Smithson dessinant les méandres de ce qui pourrait être une structure organique, humaine, aussi bien qu’un territoire géographique.
Rhizomatique, Forking Island se déploie en voies, en chemins, en bifurcations. Elle multiplie les axes, se déroute, et forme à travers ces circulations un réseau qui trouve son équilibre. Elle dit toute la complexité et toute l’imprévisibilité de l’art. Elle explore les cheminements de la matière, et matérialise ceux de la pensée.

Forking Island est dans son essence au cœur de l’œuvre de Robert Smithson et est pourtant à part, différente. Ce positionnement lui confère un poids dans l’ensemble de l’oeuvre. Forking Island représente la possibilité de se perdre, la faculté du doute sans laquelle l’œuvre serait un produit et l’art serait un leurre. Les oeuvres s’élaborent aussi dans ces glissements, dans ces ruptures. Ils se construisent aussi dans leurs propres marges, en prenant le risque parfois de les dévoiler mais surtout de les explorer.

Tout propos démonstratif est mis en péril par des œuvres aussi particulières que Forking Island. Parfois paradoxales, parfois digressives, parfois parallèles, d’autres fois déviantes, elles prennent en tout cas position par rapport à l’ensemble de l’œuvre. Elles résultent d’un mouvement de la pensée et provoquent un mouvement de la perception, un tressaillement nécessaire au regard. Ces œuvres particulières, en faisant des écarts, créent de la place pour des espaces vierges de tout discours, et offrent par là les moyens d’une perception personnelle de l’œuvre, d’un regard « actif », ou plutôt d’une approche engagée de l’art. Semaines tente de porter son attention sur toutes ces oeuvres qui s’investissent dans les cheminements complexes de leur propre développement parce qu’elles sont insaisissables et, de ce fait, inépuisables. Ce sont des œuvres généreuses et irréductibles, précisément accessibles à travers leur complexité, mais qui ne se laissent pas apprivoiser.