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See the World from Rabbit Holes.

PMuriel Denet
@12 Jan 2008

De ses périples autour du monde, Toshinari Sato rapporte des images de l’impalpable, d’une frontière incertaine, entre visible et non visible, qui invite à la traversée des apparences…

See the World from Rabbit Holes. Le terrier, comme métaphore de l’intériorité : lieu propre, et retranché, du fond duquel chacun séparément perçoit le monde, au fond duquel chacun s’en protège, d’autant plus qu’il lui est étranger.

Toshinari Sato, artiste globe-trotter, sait de quoi il parle. De ses périples, il rapporte — c’est commun — des images. Mais pas de ces clichés stéréotypés, cartes postales ou souvenirs. Ce qu’il regarde, ce qu’il écoute, relève de l’impalpable, d’une frontière incertaine, entre visible et non visible, qui invite à la traversée des apparences.

Ses images, c’est dans un carnet de voyage qu’il les fixe. Il nous en restitue ici un échantillon, sur de grands posters blancs, barrés de quelques phrases (Rétines de voyage). Elles disent d’étranges rencontres, avec des lieux, des moments, des individus «limites».

C’est un étage aveugle et secret d’un gratte-ciel de Tokyo, accessible aux seuls initiés. C’est une plage, dans l’aube sri lankaise, où se croisent un petit cochon noir et un hindou efflanqué, enflammés par la soif inextinguible du Japonais face à la mer. Ce sont des conversations de comptoirs, à Bangkok, avec un revenant, un expérimentateur de l’EMI (expérience de la mort imminente), ou prétendu tel.

Autant d’indices pour aborder les autres images, abstraites celles-là, contre toute attente d’ailleurs, puisque ce sont des photographies, lourdement lestées de plexiglas épais. Éclats, reflets, stries lumineuses aveugles, incidents d’obturateur et de surface sensible, transperçant des tonalités sombres et veloutées, y semblent gelés. Pour dire, sans énoncer, des sensations recueillies aux quatre coins du globe, de Villefranche à Koh Phuket, en Thaïlande (See the World from Rabbit Holes).

Toshinari Sato
— Rétines de voyage: Tokyo, Sri Lanka, Bangkok, 2003. Textes de Sato, traduction d’Alexandra Kirsten David.
— See the World from Rabbit Holes. Photos extraites de la série «Unvolume Explosion of Violet».
— Ref #15 annexe: Phuket, août 2002. Ilfochrome, plexiglas, aluminium. 100 x 100 x 3 cm. 25 kg.
— Ref #16 annexe: Phuket, août 2002. Ilfochrome, plexiglas, aluminium. 100 x 100 x 3 cm. 25 kg.
— Ref #17 annexe: Phuket, août 2002. Ilfochrome, plexiglas, aluminium. 100 x 100 x 3 cm. 25 kg.
—Ref #21 annexe: Zürich, mai 1999. Ilfochrome, plexiglas, aluminium. 80 x 120 x 3 cm. 25 kg.
— Ref #19 annexe: Phuket, août 2002. Ilfochrome, plexiglas, aluminium. 120 x 80 x 3 cm. 25 kg.
— Ref #22 annexe: Villefranche-sur-Saône, décembre 1998. Ilfochrome, plexiglas, aluminium. 80 x 120 x 3 cm. 25 kg.
—Ref #20 annexe: Grenoble, mai 1999. Ilfochrome, plexiglas, aluminium. 120 x 80 x 3 cm. 25 kg.

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