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Sciences et Fictions

16 Mai - 15 Juin 2013
Vernissage le 16 Mai 2013

Cette exposition propose une réflexion sur le partage des connaissances entre deux mondes réputés opposés: les sciences modernes, et les fictions narratives qui s’en inspirent. Les propositions des artistes peuvent être vues comme une exploration futurologique de notre présent, et dénotent surtout de l’imbrication de ces deux domaines.

Sandra Aubry et Sébastien Bourg, Tom Bénard, David Guez, Ludovic Duchateau, Lily Hibberd, Marion Laval-Jantet et Jean-Sébastien Guiliani, Baden Pailthorpe, Gwenola Wagon et Stéphane Degoutin
Sciences et Fictions

«Sciences et Fictions» fait partie d’un projet de recherche du département Art plastiques de l’Université Paris 8, soutenu par le Labex Arts-H2H. Il se compose d’une exposition et d’une journée de colloque à la Gaîté Lyrique, le 21 mai 2013.

Ainsi, cette exposition est une réflexion sur le partage des connaissances entre deux mondes réputés opposés: les sciences modernes, et les fictions narratives qui s’en inspirent. «Sciences et Fictions» explore également le passage des constructions imaginaires de l’un à l’autre.

Les œuvres présentées peuvent apparaître comme une exploration futurologique de notre présent, ou comme la mise en perspective, à partir de références littéraires, des changements de nos sociétés et de nos aspirations.

Gwenola Wagon et Stéphane Degoutin
Dans Cyborgs dans la brume, à la fois document et fiction vidéo, Gwenola Wagon et Stéphane Degoutin vont à la découverte d’un territoire géographique et sociétal, scientifique et technologique, réel et imaginaire, qui extrapole les fictions devenues réalité. Cette cartographie au scalpel d’une rue de Seine Saint-Denis révèle à la fois les industries cachées dans des bâtiments désincarnés et anonymes, ou la trame hétéroclite des populations qui l’occupent. La machine, symbole éminent des sciences modernes, est partout, la ville est elle-même devenue une grande machinerie dans laquelle quelques humains cherchent encore frénétiquement la transcendance.

Tom Bénard
La sculpture de Tom Bénard fait également référence au «transhumanisme». Retournant leur proposition de modification de l’humain par la machine, c’est ici l’organique qui prend le dessus. Le bâtiment qu’il a conçu est comme une entité matricielle dans laquelle les humains joueraient le rôle d’organes. Il en a fait une maquette à l’aide d’une imprimante tridimensionnelle, elle-même sorte de «machine à répliquer» semblant issue de la science-fiction. En effet, le fantasme de la duplication par synthétisation est actuellement source de toutes les spéculations.

Marion Laval-Jantet et Jean-Sébastien Guiliani
Marion Laval-Jantet et Jean-Sébastien Guiliani créent, dans leur bande dessinée Freepolis, une histoire se déroulant en Afrique équatoriale dans un monde futur, où la puissance des plantes comme pharmacopée est devenue un enjeu majeur. C’est l’occasion d’interroger les relations que nos sociétés scientistes entretiennent avec les cultures comptant l’invisible comme partie intégrante de leur monde, et qui ont développé des rituels initiatiques pour y accéder, notamment à l’aide de psychotropes naturels rares.

Lily Hibberd
C’est à la mesurabilité de notre monde que s’intéressent Lily Hibberd et David Guez. Celle-ci transforme un morceau de bois trouvé dans son jardin en sculpture de bronze. Mètre-étalon d’un genre nouveau, qui vise à mesurer en nous le désir, cette œuvre se révèle être un objet fantasque. Ce mètre partagé en segments de six centimètres, apparaît en effet comme une géométrie absurde ou nous renvoie à une pataphysique duchampienne.

David Guez
David Guez s’interroge aussi sur la tangibilité de la mesure, lorsque l’on passe du kilo octet (la mesure du monde numérique) aux étalons historiques. Il envisage la réification de la dématérialisation par l’informatique, dans des objets artistiques offrant un pont conceptuel entre le virtuel et le matériel.

Baden Pailthorpe
Avec 84 Doors, Baden Pailthorpe expérimente la confusion et la perte de signification à travers le concept de «novlangue». Google Translate est utilisé pour traduire des occurrences du roman 1984 de George Orwell, dans les 58 langues proposées à la traduction. Ces traductions se trouvent alors à nouveau traduites en anglais, faisant alors apparaître les erreurs et les équivoques que cette tentative de traduction globale et automatisée a pu produire. A travers ce processus, le premier paragraphe du roman devient un nouveau livre et une relecture absurde du texte original.

Sandra Aubry et Sébastien Bourg
Une référence littéraire est également à la source de la Stèle de Sandra Aubry et Sébastien Bourg. En effet, la dernière phrase d’une nouvelle des Chroniques martiennes de Ray Bradbury se trouve inscrite sur cette plaque de granit: «la planète leur appartenait, mais que signifiait exactement de posséder un monde?». Les artistes posent alors ici la question de la fin des mondes.

Ludovic Duchateau
Ludovic Duchateau propose une œuvre multiforme, installation composée d’objets et de photographies, et lieu de performances auxquelles sont conviés les spectateurs. Chaque samedi, il propose sur rendez-vous d’explorer un monde que nous construirons nous-mêmes avec ces objets qu’il souhaitait «les plus transparents possibles, comme un écran», pour mieux y déployer notre imaginaire.

En correspondance avec l’exposition, un colloque se tiendra le 21 mai de 14h30 à 19h30 dans l’Auditorium de la Gaîté Lyrique. Il explorera d’un point de vue théorique cette même question de l’imbrication des imaginaires des sciences et des narrations fictionnelles.
Avec la participation de Pierre Cassou-Nogues, Ludovic Duchateau, Jean-Noël Lafargue, Gwenola Wagon et Manuela de Barro.

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