ART | EXPO

Schlachtfeld/Alterswerk

15 Nov - 20 Déc 2014
Vernissage le 14 Nov 2014

L'artiste suisse Miriam Cahn transforme la galerie en «champ de bataille». Des arbres qui étaient debout sont désormais des corps gisants. Miriam Cahn s’est emparée de grands troncs d’arbres qu’elle a travaillés comme des corps sculptés. Ils reposent là sur le sol de la galerie, comme sur un champ de bataille.

Communiqué de presse
Miriam Cahn

Schlachtfeld/Alterswerk

Alors que le Centre culturel suisse à Paris consacre une exposition Corporel/Körperlich à ses dessins, peintures et photographies jusqu’au 14 décembre, Miriam Cahn présente une série de sculptures chez Jocelyn Wolff.

L’artiste suisse transforme la galerie en «champ de bataille». Des arbres qui étaient debout sont désormais des corps gisants. Miriam Cahn s’est emparée de grands troncs d’arbres qu’elle a travaillé comme des corps sculptés. Ils reposent là sur le sol de la galerie, comme sur un champ de bataille.

Miriam Cahn livre ici son approche de cette nouvelle Å“uvre:
«Œuvre de vieillesse
Le travail, lieu d’opérations militaires/terrain d’affrontement/Champ de bataille, je lui donne le nom d’œuvre de vieillesse. Lorsque j’ai utilisé ce nom devant une amie de mon âge, elle s’est emportée, elle était vexée et fâchée.

J’avais utilisé ce nom fièrement, et j’avais, d’un large geste du bras, englobé tous les grands troncs d’arbre qui étaient là, travaillés, déjà terminés. Ce que j’avais voulu lui montrer en utilisant ce nom, moi, alors que j’avais dans les 60 ans, c’est que, jusqu’à ce que mes forces m’abandonnent, j’allais travailler à la main ces gigantesques pièces de bois. Que j’allais écorcer à la main, avec des scies à main et des ciseaux de graveur, ces pièces de bois qui étaient presque de taille humaine. Que j’allais les scier, les creuser, et qu’à la manière de Marsyas j’allais leur voler leur peau, que j’allais pénétrer chirurgicalement à l’intérieur de leur corps.

Aussi longtemps que j’en aurai la force (jusqu’à ce que je n’en aie plus la force): c’est le temps que me prendra cette œuvre, Champ de bataille, c’est le temps pendant lequel je travaillerai ces troncs d’arbre, au moins, je l’espère, tout le temps que j’en aurai la force: je scierai et je creuserai et je couperai à la main.

Ils reposent là, ces troncs travaillés, ils sont là devant moi, ces corps dont je dis qu’ils sont terminés, l’un à côté de l’autre comme un champ de bataille, ils reposent là sur un champ de bataille, sur le sol de cet espace, ces corps, que j’ai travaillés corporellement. Des arbres qui étaient debout sont désormais des corps gisants: champ de bataille du travail, des corps, de l’espace. Ton corps est un abattoir, ton corps est un champ de bataille, ton corps est le terrain d’un affrontement.»

Vernissage
Vendredi 14 novembre 2014

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