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Sapiens post sapiens

04 Déc - 27 Fév 2010
Vernissage le 03 Déc 2009

Si les trois photographes réunis dans cette exposition travaillent sur le portrait, ce n’est pas l’aspect documentaire qui prime dans leurs travaux, mais plutôt un regard concerné et subjectif sur certains aspects de leur vécu quotidien et donc de l’humanité actuelle.

Communiqué de presse
Jean-Claude Palisse, Julien Claessens, Robert Kot
Sapiens post sapiens

Poursuivant une initiative récente de la galerie, Jean-Claude Palisse invite au Réverbère deux de ses anciens étudiants devenus ses amis, Robert Kot et Julien Claessens. Outre la préoccupation commune du portrait, l’intimité annoncée des trois photographes pourrait laisser présager d’inévitables similitudes dans l’approche et les moyens mis en oeuvre, impliquant sans doute une ressemblance redondante des oeuvres exposées.

La réponse à cette inquiétude est sans équivoque : chacun, selon sa sensibilité et son parcours, nous propose par des moyens très différents, une vision personnelle de l’univers qu’il côtoie et observe. La confrontation s’avère riche d’une surprenante diversité : de monumentaux assemblages de «faux multiples» en noir et blanc, de longs et panoramiques portraits de groupes en couleurs, mais presque monochromes, associés à des portraits individuels d’enfants irradiés de couleurs, et enfin, revenant au noir et blanc, d’intimistes et intrigants portraits servis par de grands tirages très sombres.

Jean-Claude Palisse, négligeant cette fois le montage et les interventions rudimentaire et souvent aléatoire du sténopé à plusieurs trous et du négatif papier pour nous proposer des ensembles de six grands portraits simultanés, seulement différentiés par l’angle de prise de vue. Il continue ainsi à naviguer dans une réalité fictionnelle évoquant la surveillance et la « traçabilité » grandissantes de chacun, imposées logiquement par la société contemporaine.

Robert Kot installe simultanément de jeunes adultes dans un décor blanc et circulaire et les photographie successivement de face pour pouvoir construire des «paysages humains» étrangement froids et dérangeants qu’il confronte ici subtilement à de chatoyants petits portraits d’enfants figés dans leurs expressions métaphysiques. Il semblerait que la maturité et la socialisation qui en découle n’apportent pas toujours l’épanouissement naturellement attendu lors de l’enfance.

De son côté, Julien Claessens, par ses mises en scènes élaborées et ses compositions précises, nous entraîne dans un monde beaucoup plus intime, mais néanmoins perturbant, reflet introspectif probable d’une marginalité moderne mais intemporelle où se mêlent fatalement élégance, sensualité, onirisme et désillusion. L’attention de l’auteur est sensible et affectueuse, mais pour lui les regards sont denses et, malgré son charme attirant, pas de fuite salvatrice dans l’extravagance, si fascinante soit-elle.

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