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Santulussurgiu 1995-2008

06 Sep - 18 Oct 2008
Vernissage le 06 Sep 2008

Connu pour ses portraits, Patrick Faigenbaum s’intéresse ici à la ville de Santulussurgiu en Sardaigne. Son art se caractérise par le travail sur le noir et blanc, le jeu des valeurs, et la présence incontestable du fantastique dans les images du quotidien.

Patrick Faigenbaum
Santulussurgiu 1995-2008

La Galerie Nathalie Obadia a le plaisir d’organiser la première exposition de Patrick Faigenbaum.
Un ensemble d’images réalisées entre 1998 et 2008 à Santulussurgiu (Sardaigne) sera presenté, alors que le Musée de Grenoble propose à partir du 25 novembre 2008 une importante exposition rétrospective de Patrick Faigenbaum.

Ce sera l’occasion de la publication d’un livre sur le travail fait en Sardaigne, second volet d’un tryptique, après un « portrait » de la ville de Tulle en 2007 ; le dernier volet sera consacré au travail mené depuis plusieurs années au Kibboutz d’Ein Harod, en Israël, et fera l’objet d’une exposition au Kunstmuseum de Bochum (Allemagne, 18 oct. 2008-11 janv. 2009)

Patrick Faigenbaum est un artiste majeur de la scène photographique contemporaine. Des oeuvres sont présentes dans les plus importantes collections publiques et privées, parmi lesquelles le Metropolitan Museum of Art, New York, ou le MNAM, Centre Pompidou.

Jean-François Chevrier, le complice de Patrick Faigenbaum depuis de longues années, a su parler avec clarté et précision de la démarche de l’artiste:

« Faigenbaum est portraitiste, et il s’est longtemps tenu exclusivement à cette pratique. Jusqu’au moment où il a accepté de photographier la ville de Brême, dans le cadre d’une résidence d’artiste, en 1996-1997, l’espace n’existait pour lui que sous la forme d’un lieu généralement resserré, de préférence à l’intérieur d’une habitation, occupé par une ou plusieurs figures.

Il a étendu son territoire en diversifiant ses enquêtes – Brême, Barcelone, Tulle, Santulussurgiu – et en annexant à peu près tous les genres de la tradition picturale. Il s’intéresse aujourd’hui au paysage, aux objets ; il enregistre des situations, il cherche même à traduire la mobilité qui distingue l’espace traversé des lieux habités. Mais le portrait reste pour lui une priorité, un comportement de base, voire un principe.

L’alternance du noir et blanc et de la couleur signale la coexistence de deux mondes qui correspondent à deux époques, aujourd’hui simultanées. La couleur est venue après les portraits des vieilles familles de l’aristocratie italienne (1984-1991), quand Faigenbaum a commencé à s’intéresser à l’actualité urbaine.

Mais le noir et blanc, c’est-à-dire le gris, le jeu des valeurs, persiste. Il est le domaine et la source du clair-obscur, la condition de l’appréhension des corps dans le volume atmosphérique. Il donne à l’air ce poids de cendres qui favorise la modulation de la lumière et le modelé des formes.

Plus abstrait que la couleur, il introduit discrètement le fantastique dans l’image vraisemblable, sinon véridique, du quotidien. Appliquée au quotidien, la représentation vraisemblable est une moyenne, une transposition de l’habitude, une redondance ; mais, en aidant le regard à glisser dans l’image, l’abstraction du noir et blanc accentue une discontinuité du cadrage: elle multiplie les micro-ruptures du tissu visuel et les effets de collage, autant que les passages et les liaisons opérés par la gradation des valeurs.

Faigenbaum pense comme Jeff Wall que la diversité des modes de figuration photographique participe d’une tradition picturale. Mais il aborde cette diversité par le portrait, plus que par la scène de genre ou le modèle du reportage.

Les deux artistes se situent l’un et l’autre dans la continuité d’une exigence morale du néo-réalisme, formulée en Italie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. La vie quotidienne, et les sujets ordinaires, anti-spectaculaires, sont pour eux le matériau de l’art moderne. »

Extraits du texte de Jean-François Chevrier dans « Patrick Faigenbaum. Fotografias, 1973-2006 », cat., Centro de Arte moderna José de Azaredo Perdigão – Fundação Calouste Gulbenkian, Lisbonne, 2007.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Céline Piettre sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

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