ART | EXPO

Briser le 4e mur

06 Avr - 29 Juin 2019
Vernissage le 05 Avr 2019

L’exposition « Briser le 4e mur » rassemble à Micro Onde, à Vélizy-Villacoublay, des sculptures, œuvres textiles, dessins, photographies, vidéos et performances de sept artistes contemporains qui s’approprient les codes de représentation du théâtre et du spectacle et qui explorent les dispositifs de fiction, d’artifice et d’illusion.

L’exposition « Briser le 4e mur » à Micro Onde, Centre d’art de l’Onde, à Vélizy-Villacoublay, réunit des œuvres d’Eleanor Antin, Ulla von Brandenburg, Jagna Ciuchta, Antoine Granier, Romuald Jandolo et Selma Selman. Des sculptures, œuvres textiles, dessins, photographies, vidéos et performances qui ont en commun de se nourrir de l’histoire du théâtre et de l’art du spectacle, et de s’inscrire dans la filiation des artistes, écrivains et metteurs en scènes qui, à partir du début du XXe siècle, ont bouleversé les conventions théâtrales.

« Briser le 4e mur », exposition collective à Micro Onde

Le titre de l’exposition, « Briser le 4e mur » fait référence au procédé consistant, au théâtre et au cinéma, à s’adresser directement au public, soit via la caméra, soit en en faisant un interlocuteur. Ce type de mise en scène va à l’encontre de la vision développée par Diderot à la fin du XVIIIe siècle, qui préconisait d’imaginer un mur invisible séparant les spectateurs de la scène, le quatrième mur. C’est au début du XXe siècle que naît dans le domaine du théâtre l’idée d’une proximité et d’une interaction avec le public. Ainsi le théâtre de la cruauté d’Antonin Artaud place-t-il le spectateur au centre de l’action, tandis que Bertolt Brecht lui rend sa liberté critique par l’esthétique de la distanciation.

Sept artistes dans la lignée d’Antonin Artaud, du mouvement dada et de Fluxus

Cette remise en question des conventions théâtrales influence ensuite les arts visuels, du mouvement dada, de 1916 à 1922, qui prônait une entière liberté des artistes de s’adresser au public dont il ne sont séparés par aucune barrière et qu’ils apostrophent et associent à leur délire créatif, au Cabaret Voltaire entre 1916 et 1917 en Suisse. Théâtre, arts visuels, danse, et poésie se mêlent dans une action collective destinée à renverser les conventions bourgeoises et institutionnelles. Puis, dans les années 1960, l’art de la performance et de la vidéo fait du corps de l’artiste le matériau même de l’œuvre, avec notamment les réalisations du groupe Fluxus et le Living Theater, théâtre expérimental créé en 1947 par Judith Malina et Julian Beck.

Des œuvres plastiques qui s’approprient les codes du théâtre et du spectacle

L’exposition « Briser le 4e mur » poursuit l’exploration de cette filiation à travers les œuvres plastiques qui s’approprient les codes de représentation du théâtre et du spectacle et qui explorent les dispositifs de fiction, d’artifice et d’illusion et interroge leur potentiel revendicatif. Ainsi, les installations d’Ulla von Brandenburg et de Jagna Ciuchta s’intéressent au décor et à la fabrication même de l’illusion en générant une forme de narration.

La large pièce textile intitulée Curtain d’Ulla von Brandenburg réinterprète le rideau de scène, symbole de la représentation du spectacle. Une série de photographies-objets réalisées par Jagna Ciuchta pour l’exposition évoque l’illusion du décor qui crée et délimite un espace fictif au sein duquel l’action en est suspendue. Chez Romuald Jandolo, Eleanor Antin, Antoine Granier et Selma Selman, la représentation théâtrale est explorée sous l’angle de sa dimension politique.

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