DESIGN | EXPO

Road Trip

24 Fév - 07 Mar 2020
Vernissage le 24 Fév 2020

Nochapiq se fait styliste pour objets et meubles dans l'exposition «Road Trip». En enveloppant de rubans de luxe des produits du quotidien, elle développe une réflexion sur la valeur de l'habillage et de l'apparence dans nos sociétés.

Noémie Chaillet-Piquand a travaillé pendant des années dans l’univers du luxe, de la mode et de la beauté, pour des enseignes telles que Hermès, Dior ou L’Oréal. D’abord en charge des relations avec la presse, elle s’impose ensuite, en tant que créatrice, en élaborant la première paire de sneakers Hermès puis en développant différents types de cuir dans les ateliers de la marque. Parallèlement à ses activités professionnelles, elle peint dans le secret de son appartement. Ce n’est qu’en 2018 que Noémie Chaillet-Piquand présente ses Å“uvres d’artiste et de designer au grand public, sous la signature Nochapiq. Les voici rassemblées dans l’exposition « Road Trip » à la Joyce Gallery.

« Road Trip » : enrubanner de luxe le quotidien

Le matériau de prédilection de Noémie Chaillet-Piquand (Nochapiq) attise d’emblée la curiosité : du bolduc venu de différentes maisons de luxe, c’est-à-dire des rubans en tissus utilisés dans la mode, sur lesquels est imprimé le nom de la marque. « Je l’ai choisi parce qu’il ne s’achète pas. C’est le luxe suprême », explique Nochapiq. Elle s’en sert pour enrubanner toutes sortes de meubles et d’objets. La console Woodstock fut sa première création en 2017.

Puis ce sera au tour de couverts, de pipes, de brosses à dents, de sucettes, de marteaux, d’appareils photos, de souris d’ordinateurs, et bien d’autres objets, d’être enveloppés dans des bolducs Dior, Chanel, Hermès, Gucci ou Yves Saint Laurent. Ce processus créatif, Nochapiq le désigne sous le néologisme « embolduquer».

« Road Trip » : une réflexion sur l’apparence dans nos sociétés

Nochapiq a embolduqué près de 800 objets depuis 2017. Certains se trouvent chez elle, dans son appartement-atelier nommé « Les Feuillantines», qu’il est possible de visiter à Paris. Ses créations font partie intégrante de son quotidien : elle s’assoit sur des chaises enrubannées, laisse ses clefs dans des bols enrubannés ou dépose son verre sur une table enrubannée.

D’autres objets perdent en revanche leur fonction initiale une fois enveloppés : un couteau ne saurait plus trancher, par exemple. Cependant, on le reconnaît encore comme tel, visible bien qu’invisible sous son manteau de luxe. Les Å“uvres de Nochapiq invitent ainsi à réfléchir sur le contenant et l’enveloppe : « Une fourchette embolduquée Saint-Laurent vaut-elle la même chose qu’une Gucci ou une Chanel ? La valeur de l’objet vient-il de son habillage ? L’habit fait-il vraiment le moine ?» interroge la créatrice.

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