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Rip Hopkins

07 Déc - 26 Fév 2011
Vernissage le 06 Déc 2010

Rip Hopkins donne une vision peu banale de notre société. Il se concentre avec une grande finesse sur la pratique de la couleur et passe avec une totale liberté du paysage à la mise en scène ou au portrait.

Communiqué de presse
Rip Hopkins
Rip Hopkins

Né en Angleterre en 1972, Rip Hopkins est toujours à la recherche de nouveaux terrains d’expérimentation. Il dit avoir «choisi d’évoluer dans le domaine artistique tout en révélant une approche documentaire sur des contextes réels.»

Les images qu’il crée donnent une vision peu banale de notre société. Il se concentre avec une grande finesse sur la pratique de la couleur et passe avec une totale liberté du paysage à la mise en scène ou au portrait. Il développe ses projets explorant toujours les limites, les possibles, les surprises de la photographie.

« Another Country est sur les Britanniques de France, ceux qui ont tourné le dos à leur pays natal pour s’établir en Dordogne. Il montre la vie qu’ils s’y sont construite, l’identité qu’ils y ont acquise et ce qu’ils pensent du pays qu’ils ont quitté.

Mais le message implicite de ces images et la force qui me pousse à m’intéresser à ce monde expatrié, c’est l’exploration de mes propres motivations, moi qui vis en France et qui y ai passé l’essentiel de mes années d’adulte.

Se mêlent là mon rejet de la Grande-Bretagne, mon sentiment d’inadaptation sociale –l’idée que je ne suis nulle part chez moi en Grande-Bretagne et le fait que je me suis réinventé et donné une ambition.

Or le temps passant, je me satisfais moins d’être un étranger et suis de plus en plus attiré par ces valeurs proprement britanniques qui m’ont été inculquées dans l’enfance. J’ai même bien peur d’être amené un jour à revenir en Grande-Bretagne. » (Rip Hopkins, 2010)

« Timisoara est la ville d’où est partie la révolution roumaine en décembre 1989, mais la véritable histoire demeure incertaine. Suite à un soulèvement de la population de Timisoara, les médias annoncent douze mille morts tués par l’armée et la Securitate, la police secrète.

On parle d’un génocide. Pour prouver les exécutions et tortures du régime de Ceausescu aux médias occidentaux qui ne demandent qu’à s’emballer, les organisateurs de la révolte réalisent une mise en scène. Ils déterrent du cimetière et alignent au sol les cadavres de dix-neuf personnes mortes depuis plusieurs semaines.

Les journalistes de la presse internationale photographient ce charnier avec un homme qui pleure penché sur les cadavres de sa femme et de sa petite fille. Ce qu’ils ignorent, c’est que l’homme est payé pour jouer le rôle, la femme est morte d’une cirrhose et le bébé qui n’est pas son enfant a été victime de la mort subite du nourrisson.

Depuis cette manipulation spectaculaire, Timisoara symbolise le doute à l’égard des images et des médias. La mise en scène a remplacé l’information, la fiction s’est glissée au milieu des reportages. Bien qu’un document photographique soit suspect par nature, nous avons le plus souvent envie d’y croire.

Le photographe est manipulé par le sujet autant qu’il le manipule lui-même. En m’insérant dans chacune de ces images, j’ai voulu poser la question de la vérité dans l’image photographique. Le déclencheur orange fluorescent clairement visible affirme mon intrusion à l’intérieur de l’image.

Ainsi je signe la fabrique du document et son origine. Parallèlement, j’essaie de me fondre dans l’image. En m’habillant et en me comportant comme les gens photographiés, je tâche d’effacer nos représentations des nationalités et des milieux sociaux liés au code vestimentaire. Je relativise mon rôle et les barrières imaginaires dressées par les hommes entre eux. » (Rip Hopkins, 2008)

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