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Résurrection

22 Mai - 22 Mai 2010
Vernissage le 22 Mai 2010

L'exposition «Résurrection» part du postulat que toute manipulation d’œuvre existante consiste à la ramener à la vie. Sont présentés des photocopies de publications épuisées, une conférence sur les copies des motifs géométriques de Piet Mondrian ou l’attestation qu’au Moma, la roue de bicyclette de Marcel Duchamp tourne encore.

Communiqué de presse
Continuous Project, Alexis Guillier, Pierre Leguillon, Emilie Parendeau, Yves-Marie Rinquin
Résurrection

Il est désormais devenu des plus communs d’apprendre, avec une fréquence de plus en plus soutenue, que telle ou tel artiste relit l’héritage moderniste, les enjeux de l’art conceptuel ou quelque autre partie de l’histoire de l’art.

A tel point qu’il semble illusoire de vouloir cerner les multiples applications de ces stratégies. C’est donc sans ambition d’exclusivité que la galerie Dohyang Lee présente des photocopies de publications épuisées, une conférence sur les copies des motifs géométriques de Piet Mondrian, un plan qui a sûrement servi à Robert Smithson pour préparer Amarillo Ramp et qui en porte désormais la trace, l’attestation qu’au Moma la roue de bicyclette de Marcel Duchamp tourne encore et la remise en circulation d’une œuvre de Ben Kinmont. La rencontre de ces propositions voudrait se faire en postulant que toute manipulation d’œuvre consiste à la ramener à la vie, en sachant qu’il ne s’agit pas obligatoirement de celle qu’elle connaissait jusqu’alors.

En effet, le déplacement depuis le passé, qui a vu naître une œuvre, vers le présent, qui l’accueille désormais, en produit toujours un renouvellement. Elles sont ainsi pourvues de couches supplémentaires, appliquées par les conditions de leurs diverses apparitions, qui les reconfigurent inlassablement. Les artistes ici exposés, plutôt que de nier cet état de fait, l’exploitent comme modalité de production. Plus exactement, en refusant de considérer les œuvres historiques comme désormais inaltérables, ils les envisagent selon ce qu’elles peuvent exprimer de leurs situations actuelles. Situations qui ne sont plus celles de leur création.

Mais puisque aucune mesure ne pourra les rendre aux temps de leur naissance, il apparaît salutaire de les réinscrire dans celui qui a la charge de les conserver. Si ce retour vers le présent les réanime selon des modalités qui n’étaient probablement pas inscrites à leurs actes de naissance, il garantit néanmoins de les maintenir en vie. Une vie qui se prolonge alors sous une apparence renouvelée.

Ainsi, les revues et livres photocopiés par Continuous Project se présentent sous leur forme la plus élémentaire d’imprimé en perdant leurs qualités matérielles. Les reprises sur différents supports et dans des contextes variés des formes géométriques de Piet Mondrian sont présentées par Alexis Guillier comme autant de survivances du travail de ce peintre. En faisant apparaître une sculpture pensée pour évoluer avec les cycles de la nature sur une représentation objective du territoire, Yves-Marie Rinquin lui offre une paradoxale implantation.

Les documents qui rendent compte des risques que prend Pierre Leguillon à refaire un geste habituel pour Marcel Duchamp replacent l’aventure au cœur de la visite de musée tout en déjouant les conditionnements ayant fait de son œuvre une sculpture. Le protocole élaboré par Ben Kinmont pour répondre à une contrainte économique est recomposé par Emilie Parendeau pour ne plus s’adresser uniquement à l’institution qui l’accueille mais aussi à son public. Ici, les œuvres passées ne sont pas des objets éternellement inscrits dans une période révolue mais ont la capacité de hanter la nôtre. Elles s’activent en prenant acte de la définition de Walter Benjamin postulant que «l’histoire de l’art est une histoire de prophéties».

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