DANSE | SPECTACLE

Rencontres Chorégraphiques. Nos charmes n’auront pas suffi

22 Mai - 23 Mai 2014
Vernissage le 22 Mai 2014

Poursuivant le travail sur la tension du mouvement retenu et la décomposition de l’image par la lumière —engagé dans Imminence— Mélanie Perrier approfondit avec Nos charmes n’auront pas suffi sa recherche autour du modelage du mouvement et de l’articulation que celui-ci entretient avec l’image.

Mélanie Perrier
Rencontres Chorégraphiques. Nos charmes n’auront pas suffi

Création

A priori, rien ne prédisposait Mélanie Perrier à composer un solo puisque le thème principal de son travail est le mystère de la relation à l’autre. Sa compagnie s’appelle ainsi précisément 2Minimum – «là où le trio possède une personne en trop et le solo une personne qui manque ». Mais, à partir d’un texte de Christophe Tarkos évoquant le balancement et de la rencontre avec Julie Guibert, est née l’envie de cette pièce.

La chorégraphe ne quitte pas pour autant sa préoccupation majeure puisque Nos charmes n’auront pas suffi travaille cette équation du deux de différentes manières : en associant deux parcours dissemblables du point de vue de la danse puisque Julie Guibert a une formation classique et que Mélanie Perrier vient d’un tout autre champ où le mouvement se sculpte par épure et image. Ensuite, en s’attachant à l’état amoureux, non pas sous une forme narrative mais sous une forme corporelle, comme une onde vibratoire qui ferait écho à cet état, pour « une danse qui ne transporte pas une histoire mais une géographie ».

Comment l’autre me traverse? Comment la fulgurance de la rencontre s’installe et habite-t-elle le corps? Dans quelle mesure l’état amoureux est-il un état hallucinatoire qui nous invite à nous décrocher temporairement de la pesanteur du réel? À partir de ces questions, le solo se construit loin d’une exploration de la solitude mais d’emblée dans une tension entre un mouvement très intime et intérieur de l’interprète et ce qu’il peut produire dans l’espace et comme adresse à l’autre, oscillant entre l’attente et la provocation.

Après Imminence, sa précédente pièce, qui décomposait l’image de la danse par la lumière, Mélanie Perrier poursuit ici une exploration du jeu entre la lumière et la danse, la première ne fixant pas le corps de l’interprète a posteriori mais émanant de son mouvement, d’abord l’habillant, au sens strict, puis devenant une partenaire plus autonome. Elle brouille la perception, développe un espace où la présence s’augmente, dans une partition qui travaille essentiellement sur la pulsation, le balancement et la vibration pour offrir à chacun une traversée vibrante de l’état amoureux.

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