DANSE

(re)connaissance 3ème édition

PSmaranda Olcèse-Trifan
@16 Déc 2011

La compagnie Daniel Linehan emporte le premier prix du Concours ReConnaissance. Avec cette troisième édition, la manifestation s’impose comme initiative fédératrice et salutaire, qui rassemble professionnels, compagnies et publics de danse autour d’une programmation éclectique aux choix intéressants.

Si, de nos jours, le terme concours nous renvoie tout d’abord aux années de gloire du Concours de Bagnolet, il faut d’avantage insister sur la spécificité de ReConnaissance.
Parmi ses vingt partenaires, on compte La Maison de la Danse à Lyon et le CND à Paris, des Centres de Développement Chorégraphique, des Scènes conventionnées, et deux Centres Chorégraphique Nationaux (Biarritz et Loraine), sans oublier la CCAS (Caisse Centrale d’Activités Sociales du Personnel des Industries Electrique et Gazière). Autant de logiques institutionnelles et de démarches spécifiques à chaque structure qui oeuvre avec des moyens d’intervention propres pour le développement et la circulation de la danse contemporaine sur le territoire.
Chacune des douze compagnies est soutenue par l’une de ces structures.
Ainsi, au-delà des affinités électives, à travers la plateforme concours se tisse une image assez intéressante de l’état de la création dans le domaine.

Il faut souligner une autre caractéristique de ce concours, clairement exprimée à même son intitulé. Plus que des repérages — on pense à la manifestation homonyme cristallisée dans le réseau de CDC — il s’agit ici d’une volonté de reconnaissance, avec l’ambition affirmée d’un engagement dans la durée pour la diffusion des œuvres, comme le souligne Christiane Blaise du Pacifique à Grenoble, l’une des initiatrices du projet.

C’est avant tout une démarche économique et humaine qui ne saurait mieux se mettre au service de l’exigence artistique.
Il faut une vision d’ensemble du secteur de la production chorégraphique et une expérience vécue de l’intérieur pour comprendre l’un des principaux écueils du système auquel sont confrontées les compagnies. Les pièces devraient tourner, aller à la rencontre des publics, mûrir dans l’expérience de la scène, faire leur chemin de spectacle vivant. Hélas, les programmateurs de danse se montrent plus frileux, les prises de risques sont plus hasardeuses, un travail d’éveil du regard doit être mené en direction du public qui par ailleurs semble assez curieux et friand de nouvelles découvertes. Les compagnies ont besoin d’un véritable accompagnement pour que leur danse puisse s’épanouir.
C’est précisément là qu’intervient ReConnaissance: la mise en place de tournées, pour les compagnies gagnantes, dans l’ensemble des structures partenaires est à saluer.
Cette logique montre d’ailleurs ses fruits: les compagnies Ambra Senatore ou encore Kaori Ito, lauréates des précédentes éditions, commencent à être très en vue et enchainent les dates.
C’est déjà le cas de Daniel Linehan, premier prix de cette année.

Le palmarès 2012 est à la fois le gage d’une certaine exigence artistique et de la volonté de canaliser toutes les énergies créatives au delà des barrières de genre. Le collectif CdansC – Amala Dianora, issu de l’univers hip-hop, se forge un langage décidément contemporain et remporte le 2ème prix, ainsi que le prix du public.
Les très jeunes membres de la compagnie Ando ont également été distingués par le jury, dont le choix ne fut pas des plus faciles, car il fallait juger, sur des propositions de 25 minutes – des aperçus de créations en cours ou des extraits de pièces déjà achevées – et concocter pour la future tournée une programmation qui se tienne: des mondes bien spécifiques à visiter lors d’une belle soirée danse.

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