DANSE | SPECTACLE

Le récital des postures

12 Jan - 14 Jan 2017
Vernissage le 12 Jan 2017

Le Théâtre de la Cité internationale présente Le récital des postures de Yasmine Hugonnet. Dans ce spectacle, la nudité et le silence conduisent le public à suivre attentivement une succession de postures qui sont autant de formes rendant visible l’apparente contradiction entre mouvement et immobilité.

Se présentant sous la forme d’un solo, Le récital des postures est une succession de positions puissamment évocatrices. Yasmine Hugonnet dessine sur scène des formes dont chacune «  active des mouvements pour le spectateur, mais aussi, pour l’interprète. »

Le corps comme instrument

Le récital des postures, allusion directe à la musique, indique d’emblée l’intention de Yasmine Hugonnet : celle-ci assimile le corps à un instrument de musique. Si le récital est un concert pour un instrument unique ou une seule voix, Le récital des postures fait du corps de la danseuse un instrument musical privilégié. Yasmine Hugonnet enchaîne des postures judicieusement choisies qui ont, précise-t-elle, « une puissance d’évocation et de vibration » et « contiennent des choses qui apparaissent quand on tient les postures dans la durée, des choses qu’on ne peut nommer. »

Le récital des postures ou l’imaginaire du corps

Le récital des postures apparaît ainsi comme une sorte de représentation musicale dans laquelle un seul musicien, la danseuse elle-même, fait entendre l’instrument corporel. Mais il s’agit d’un récital de cinquante minutes presque silencieux dans un décor vide. Un tel choix peut paraître radical mais procède d’une nécessité réelle car « le silence, l’immobilité, le vide ouvrent au contraire l’esprit du spectateur. Ils les rendent plus attentifs à leur propre corps, leur ventre, leur toux. Dans le silence, il y a un véritable être ensemble. » La pièce obéit à une construction particulière destinée à permettre au public d’interpréter personnellement et de s’identifier à ces différentes postures. Le corps de la danseuse se ici comme une sorte de réceptacle brut offert à l’imagination du public.

Seule face au public, Yasmine Hugonnet prend des positions aux formes nettes et sculpturales. Chaque posture se veut traversée par une tension qui tend à l’immobilité et représente ainsi une contradiction, celle du corps à la fois actif et passif, en mouvement et immobile. Nue sur scène, Yasmine Hugonnet utilise sa chevelure comme un attribut essentiel permettant de « composer des masques, de se détacher de soi-même, de s’inventer des identités. » C’est un attribut malléable que la danseuse tend, courbe, étire à volonté. En mouvement ou figés, ses cheveux l’emportent dans telle ou telle direction, selon la forme qu’elle leur donne : bois de cerf, chignon monumental, ou moustache imposante. Et Yasmine Hugonnet utilise sa chevelure pour incarner toute une série de personnages surprenants, grotesques ou ambigus. Tous ces masques, toutes ces identités sont les parties figuratives de ce récital des postures et renvoient aux facettes spirituelles de l’interprète.

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