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Rébus d’Art

Ce petit livre renferme plus d’une centaine de rébus consacrés aux artistes. Ceux-ci empreints d’une grande poésie teintée d’humour sont signés d’un grand amateur d’art aujourd’hui décédé, Pierre Garcette, pour qui ces jeux et calembours se révèlent parfaits pour les mardi pluvieux et... jour de fermeture des musées.

Information

Présentation
Pierre Garcette
Rébus d’Art

La courte préface de Paul Fournel nous en apprend un peu plus sur Pierre Garcette:

«Garcette possédait le bonheur du contrepied et le malheur du contretemps. Il se tenait souvent là où on ne l’attendait pas et il avait sur tout une vue personnelle, lumineuse, étonnante, déroutante, qu’il soutenait mordicus avec une vraie force. Parfois il avait la maladresse de le faire au mauvais moment.

Garcette avait du talent. Un talent énorme et bizarre qui avait du mal à trouver où s’employer. Un talent multiforme qui allait de l’architecture au texte, du texte à l’image, qui circulait de l’un à l’autre en suivant des chemins farfelus qu’il fallait savoir suivre. C’était assez passionnant.»

Ivre d’art, Pierre Garcette a laissé derrière lui une œuvre poétique dont des rébus malicieux et plein d’humour.

A travers 130 rébus, l’artiste rend hommage au panthéon des artistes qu’il admirait et dont les noms (Pierre Alechinsky, Fra Angelico, Georges Braque, Christian Boltanski, Jean-Baptiste Chardin, Edgar Degas, Marcel Duchamp, Thomas Gainsborough, Vincent Van Gogh, Juan Gris, Hans Hartung, Niki de Saint-Phalle, Pablo Picasso…) lui inspirent jeux et calembours.

Il détourne photos et illustrations, les assemble, se joue des homophonies pour créer des rébus au ton décalé réunis en un livre ludique: Une botte+une échelle+un lit… et il fait apparaître Botticelli / Un bol+seize ânes… et c’est Paul Cézanne qui prend vie / Une roue+un âne miro doté de lunettes… et l’espagnol Joan Miro surgit en un clin d’œil.

A chacun de deviner quel artiste se cache derrière ces images, de s’amuser à les décrypter…

Pierre Garcette (Louviers, 1940 – Rouen, 2003) est un artiste difficilement classable dont ces quelques mots tracent l’autoportrait:

«Après la guerre (d’Algérie) et la prison (militaire), découvre tout à la fois: Paris, l’architecture, les beauxarts, le théâtre, la littérature et la politique; se plonge dedans, ne cherche pas à choisir, n’en ressort pas».

Nourri d’art tant classique que surréaliste, il aimait l’art, en jouer, en créer, et à travers la poésie de ses œuvres se dégage une sorte de pédagogie.

Héritier de Léonard de Vinci, de Marcel Duchamp, de Raymond Roussel, doué d’un humour acéré, il méprisait les formes d’art sans esprit.

Né en 1947 à Saint-Etienne, président de l’OuLiPo (Ouvroir de Littérature Potentielle), Paul Fournel a publié de nombreux ouvrages pour la jeunesse, des recueils de nouvelles, des romans, un essai Besoin de vélo (2011), Méli-Vélo (2008), un dictionnaire cycliste et Anquetil tout seul (2012).