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Ready (to be) Made

30 Mai - 25 Août 2013
Vernissage le 29 Mai 2013

L'œuvre de Bas Jan Ader, et celle de Taiyo Onorato et Nico Krebs, se font face. Toutes deux oscillent entre l'Ancien et le Nouveau Monde, et activent la substance «readymade» d'un objet ou d'un corps placé devant la caméra ou l'objectif. Toutes deux convoquent la froideur de l'art conceptuel, ainsi que l'absurdité du comique burlesque.

Jan Ader, Taiyo Onorato, Nico Krebs
Ready (to be) Made

«Je voudrais faire une Å“uvre où j’irais dans les Alpes et parlerais à la montagne. La montagne me dirait des choses qui sont toujours et nécessairement vraies, et je lui répondrais des choses qui sont parfois et accidentellement vraies.»
Bas Jan Ader

À plusieurs générations d’écart, l’Å“uvre de Bas Jan Ader, artiste néerlandais né en 1942 et émigré en 1963 en Californie, et celle de Taiyo Onorato et de Nico Krebs, deux artistes suisses nés en 1967 et vivant à Berlin, se répondent et se font face.

Toutes deux oscillent entre l’Ancien et le Nouveau Monde. Toutes deux activent la substance «readymade» d’un objet ou d’un corps placé devant la caméra ou l’objectif. Toutes deux convoquent la froideur de l’art conceptuel et, au même moment, l’absurdité du comique burlesque. Toutes deux cherchent l’harmonie et la trouvent, par la pauvreté des moyens. Toutes deux nous livrent des faits énigmatiques, sans cause ni conséquence, métaphores de notre passage sur terre. Toutes deux provoquent délibérément «l’accidentellement vrai».

Bien sûr, me direz-vous, l’un chute tandis que les autres érigent. Et la gravité des films de l’un, dans tous les sens du terme, trouve son contrepoint dans l’apesanteur facétieuse des installations des autres. À la logique implacable du «climax» dramatique des films de Bas Jan Ader répondent les hasards heureux et à répétition de Taiyo Onorato et de Nico Krebs.

Pourtant il s’agit bien ici dans les deux cas de prendre la mesure de notre humaine condition. La fragilité de l’action en vient à révéler toute sa dimension existentielle. L’expérience du monde plutôt que son interprétation. L’absurdité du geste qui ne condamne pas, mais remet en question. «L’absurde n’est pas le non-sens. C’est le non-sens face à quelqu’un qui demande du sens.» (Frédéric Worms)

Ou la rencontre fortuite de Marcel Duchamp avec Buster Keaton.

Diane Dufour

Vernissage
Mercredi 29 mai 2013

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