DESIGN | EXPO

Re Rag Rug

06 Nov - 10 Avr 2016
Vernissage le 06 Nov 2015

Les designers suédoises Katarina Brieditis et Katarina Evans se sont lancé le défi de fabriquer à la main douze tapis en douze mois, utilisant douze techniques d’artisanat différentes. Ce projet intitulé Re Rag Rug interroge le rôle du design dans le processus de recyclage, toutes les pièces ayant été créées à partir de textiles recyclés.

Katarina Brieditis et Katarina Evans
Re Rag Rug

En 2012, Katarina Brieditis et Katarina Evans lancent Re Rag Rug. Ce projet artistique aux dimensions écologiques et sociales prend la forme d’un défi autour du trasmatta – tapis de tissus recyclés – objet historiquement très présent dans la culture populaire scandinave (rag-rug en anglais).

Le duo se fixe un cadre bien précis : un mois, une technique, un tapis. En utilisant uniquement des matériaux prétendument « sans valeur » – des chutes de l’industrie textile ou des tee-shirts destinés à être jetés – elles cherchent à fabriquer des pièces « de valeur » qui soient également durables.

Le fil directeur de leur travail est l’importance donnée au design et au processus de création. Un défi d’autant plus grand que la matière première des tapis a été limitée à ce qui leur a été offert gracieusement.

L’exposition présente les douze prototypes et invite à réfléchir aux modes de consommation actuels et à la viabilité de la production industrielle. A quel moment un objet recyclé prend-il une valeur marchande ? Quelle valeur ajoutée représente le design ? Que se passera-t-il quand « l’esthétique Do-It-Yourself », actuellement tendance, sera passée de mode ?

Quelques œuvres expliquées en détail par les designers

Aquarelle est constitué de plusieurs champs de couleur formant des ensembles parallèles de rayures et de carreaux. Chaque champ a sa composition propre, réalisée à partir de morceaux irréguliers de pulls de laine. Les tonalités de couleur s’emmêlent, comme les ombres et la lumière, l’humidité et la sécheresse. Le tapis est constitué de couches superposées. Les couches intérieures sont cousues ensemble au point de piqûre, dans plusieurs directions différentes, afin d’assurer une stabilité au modèle. La couche supérieure reste en place à l’aide de points droits, plus longs, cousus à travers tout le tapis.

Le point droit, le plus simple des points de couture, est utilisé tant pour rapiécer que pour renforcer ou décorer un tissu. On le retrouve également dans des techniques anciennes de patchworks, connus sous le nom de Kantha ou Sashiko, techniques toujours utilisées que nous avons découvertes lors de nos voyages au Bangladesh, au Pakistan, en Inde et au Japon.

Re Orient a été réalisé au crochet, une technique qui réveille souvent une certaine nostalgie et évoque des souvenirs et expériences textiles, naturellement différents selon le lieu et l’époque où l’on a grandi. En Suède, la technique du crochet a souffert d’une mauvaise réputation, considérée comme dépassée. La confection de tapis crochetés n’a en soi rien de nouveau.

Notre objectif ici a été de créer une expression nouvelle permettant de mettre en valeur cette technique aussi simple que brillante, qui ne nécessite pas plus de matériel qu’un crochet. Une technique qui, dans le même temps, offre une grande liberté de forme et permet des compositions joyeuses et ludiques. Le matériau provient de Myrorna, de la marque Gudrun Sjödén et de diverses boutiques de trocs.

Nous avons utilisé une gamme de couleurs aux tons riches, mais il nous a fallu du temps avant de trouver la bonne voie. Ce modèle comporte finalement des motifs inspirés des tapis orientaux et des Kilims, en symbiose avec les napperons, fameux petits « carrés de grand-mère ». Avec Re Orient la technique mésestimée du crochet rencontre le tapis oriental, considéré à travers l’histoire comme le tapis par excellence.

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