ART | EXPO

Raphaëlle Ricol à index2k21.22

18 Mar - 26 Juin 2021
Vernissage le 18 Mar 2021

La galerie Kashagan, à Lyon, ne se laisse pas décourager par la crise! C'est au contraire le moment où nous avons le plus besoin du souffle de l'art contemporain. Elle organise un Group show, «Index2k21.22», rassemblant ses artistes exposés et invités. Parmi eux, Raphaëlle Ricol, artiste multi-supports née à Lyon en 1973.

Auto-didacte, Raphaëlle Ricol se distingue par son « monde peuplé de créateures à la fois violentes et burlesques », aux tensions marquées, et aux matières variées : acrylique, feutre, marqueur, bombe.  Elle est lauréate en 2015 du prix Jean-François Prat.

Tension picturale

 Moto rouge, Moïse, 0+0=0, L’Évasion, Le Parisien, Hannibal… Les œuvres choisies par Raphaëlle Ricol pour INDEX2K21.22, ce group show surprennent par la poésie urbaine qui se dégage de violents coups de brosse aux vifs contrastes, de cadrages gros plan sur des motos, de machines arrêtées en pleine course.

Ses tableaux crissent, on entendrait presque les trépidations de ces roues figées dans leur mouvement, on sentirait la chaleur d’un moteur impatient. Mais on y devine toujours un homme, plus ou moins esquissé, qui fait corps avec la machine, et lui donne sa volonté.

Ces étranges bêtes, mi-hommes mi-motos, aux couleurs puissantes, aux larges traits sensuels, nous entraînent dans leur course. Selon l’expression d’Elisabeth Couturier : « Pas de mode pause dans ses compositions saisissantes secouées par une tension extrême ».

Besoin de personne en Harley Davidson

 Il faut regarder de près pour apercevoir les collages sous la peinture à l’huile, les touches de couleurs complémentaires, les volutes pastel qui s’opposent aux définitifs traits noirs ou rouges. C’est cette poésie ancrée dans la violence quotidienne, presque cet érotisme du demi-jour, entre hommes et machines, que Raphaëlle Ricol donne à voir.

Le monstre, de monstrare, est originellement ce qui est montré, l’avertissement céleste. Mais sous le monstre, se cache l’harmonie, comme l’énergie ou l’indignité se perdent parfois sous le masque maladroit de la violence.

Le curateur Philippe Dagen résume l’ambition ricollienne : « Cette violence s’exerce aussi bien sur un genre pictural anodin que sur des symboles religieux et politiques. Elle se saisit des imageries enfantines comme des imageries pornographiques. Elle met en pièces les grands principes et les références nobles » Le contraste, la tension picturale, sont pour elle des instruments qui déchirent le voile de nos certitudes et de nos valeurs, pour libérer la seule réalité de l’artiste : celle des émotions intenses.

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