ART | EXPO

Raphaël Julliard, Gauthier Leroy, Antoine Marquis, Jérôme Robbe

30 Mai - 25 Juil 2015
Vernissage le 30 Mai 2015

La galerie Sémiose présente dans son espace 4 expositions personnelles. Raphaël Julliard expose sa série des «Dessins parisiens». Gauthier Leroy pratique le calembour visuel et la virtuosité associative. Les dessins d’Antoine Marquis nous invitent au voyage. Et Jérôme Robbe expose ses plaques de Plexiglas colorées et altérées.

Raphaël Julliard, Gauthier Leroy, Antoine Marquis, Jérôme Robbe

La galerie Sémiose présente dans son espace 4 expositions personnelles.

Raphaël Julliard
Raphaël Julliard expose sa série des «Dessins parisiens». Ils appartiennent à une catégorie qu’il nomme «études» ou «gribouillages». Dès lors, l’évaluation de ces abstractions lyriques aux crayons de couleur ne pourra raisonnablement se fier à l’un ou l’autre terme, mais à l’écart entre les deux. Le dessin a toujours constitué un outil herméneutique chez Raphael Julliard, en tant qu’il est l’enregistrement d’une activité mobilisant plus ou moins la conscience et soumise à certaines données contingentes (le lieu ou la disponibilité des couleurs dans la boîte à crayon, par exemple), dont le résultat devient lui-même un objet d’étude scientifique. Pour ce qui est des dessins ici présents, l’artiste les réalise en s’imposant un conditionnement cérébral visant un niveau de concentration proche de zéro.

Gauthier Leroy
Gauthier Leroy pratique un art bon enfant, rigolard, décomplexé dont il ne faut pas sous-estimer la perspicacité. La force du calembour visuel, la virtuosité associative. Il fabrique (lui-même) sa propre version des objets qui nous entourent. Plus les références
(design, rock, architecture, histoire de l’art) sont brassées et plus la bière est bonne. Il les fait vivre, ces «choses»; les hybride entre elles, pour rien, pour le plaisir, pour la déconne, pour un trait d’esprit, pour la littérature, les dégageant de leurs responsabilités fonctionnelles.

Antoine Marquis
Les dessins d’Antoine Marquis sont des invitations au voyage. La destination est un songe mêlé de souvenirs sans affects. C’est un pays exotique tempéré, une Arcadie vintage en nuances de gris où la modération des sentiments fait régner une paix si édifiante qu’elle en est louche. Car cette plénitude floutée a quelque chose d’angoissant, et toute cette bienveillance est aussi suspecte que l’harmonie d’un village de vacance sous régime totalitaire. Les stigmates du bonheur de vivre, dont l’artiste a fait son sujet, révèlent leur nature profondément mélancolique, de sorte que la fête ne parvient à masquer le goût de l’hôpital, pendant que l’érotisme sent la poussière et les promesses d’avenir sont criantes d’obsolescence. L’artiste ne se complet pourtant dans aucune sorte d’humeur bileuse, son unique manie étant celle du travail bien fait, ce qui est au fond le seul procès que l’on puisse faire à son art.

Jérôme Robbe
Tout commence avec une plaque de Plexiglas (bien lisse, bien brillante) que Jérôme Robbe vient altérer. Brûler (au pistolet thermique) et déformer depuis le verso d’une balafre indélébile. Bas relief défiguré d’un horizon mal fichu, d’un zip tordu; creusé d’accidents tectoniques où se coagulent les vernis — l’artiste les colore lui-même, à l’ancienne, et les pose au pinceau, couche par couche. Il laisse le temps agir, cicatriser la plaie, l’exposant ainsi aux boursouflures et à l’attaque d’agents pathogènes. Sans dessin préalable, la peinture naît au gré des transformations. Une peinture de paysage, atmosphérique, qui dépend de la météo de l’atelier. Chez Jérôme Robbe c’est le matériau qui fait la carte postale, le mouvement des vagues, les variations bleutées du ciel, les plis terrestres (et ceux du temps). Il lui suffit pour cela de zoomer sur un carré de coucher de soleil, sur un détail de crépuscule ou d’une toile de Velazquez (Draped). La partie suggère le tout.

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