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[Radio] France culture : «Peinture fraîche : La ville qui fait signes »

17 Nov - 17 Nov 2004

Le thème de l’émission d’aujourd’hui est l’exposition La ville qui fait signes au studio national du Fresnoy avec Alain Fleischer, Matthieu Kavyrchine, Benoît Mylene, Mathieu Bouvier, Bruno Dumont et le commissaire d’exposition Alain Guiheux.

«Peinture fraîche»
France culture — 93.5 FM

L’émission
Communiqué de presse

La fermeture des charbonnages et une nouvelle infrastructure géopolitique qui doit beaucoup à l’implantation de l’Eurostar ont permis à une métropole comme Lille de se développer de façon intensive et d’offrir un environnement visuel délibérément d’avant-garde. En 50 ans, le paysage a terriblement changé avec l’architecture et ses volumes, avec ses quartiers avec ses formes ses matériaux, sa nouvelle société, avec l’urbanisme et ses signes parfois étranges, avec le mobilier urbain. Sans oublier le réseau de surveillance de la ville. Images, enseignes, panneaux publicitaires et lumineux, réseaux routiers, tout incite les artistes d’aujourd’hui à s’inspirer de cette banque inépuisable de formes et d’images.
Tel est l’enjeu de l’exposition avec Alain Fleischer, directeur du studio national du Fresnoy et artiste, Alain Guiheux, commissaire de l’exposition et avec des regards d’artistes comme Matthieu Kavyrchine, Benoît Mylene, Mathieu Bouvier et Bruno Dumont.

L’émission

Le dépassement de l’art
Rien ni personne ne peut dispenser la vie d’être réellement passionnante. Ce siècle sait comment faire. Tout d’abord, il affirme que l’art est mort – après avoir beaucoup répété que l’art accélère lucidement le processus de décomposition. Cet état de fait a plongé l’Europe et le monde dans une civilisation de l’image, qui se présente aussi comme une société du spectacle.

La multiplication des images
La recherche actuelle des images est telle qu’elle n’est même plus susceptible de provoquer des effets vraiment nouveaux.
A force de rompre avec des modèles de représentation hérités de Picasso, Matisse, Duchamp, Malévitch, Magritte, elle recrée ce vieil ordre des habitudes, affaiblies par l’inflation des imitateurs et des duplicateurs qui multiplient l’image à l’infini.La machine à projection est devenue une planche à billets et à images. La foule se presse aux musées, aux rétrospectives, aux vernissages.
La machine à projection est devenue une planche à billets et à images. La foule se presse aux musées, aux rétrospectives, aux vernissages. Les catalogues se vendent. Les sculptures ornent les parcs et les squares. Photographies, écrans, vidéos, affiches, téléviseurs, panneaux publicitaires, expositions, performances, galeries, Internet, ventes publiques déroulent un ruban ininterrompu d’images restées identiques.
Curieusement la société semble soumettre la scène artistique à un double procès : celui des choix à faire et celui des trajectoires à établir. C’est dans cette perspective que la position critique élaborée par Peinture Fraîche montre que la suppression ou la réalisation de l’art sont des aspects inséparables d’un même dépassement de l’art.

Comprendre les mécanismes
Si la fonction du spectacle est de faire oublier l’histoire de la culture, la méthode d’un magazine comme Peinture Fraîche est de raconter les mécanismes, les mouvements, la profondeur d’un champ artistique qui aujourd’hui est devenu planétaire. En donnant la parole aux artistes de toutes expressions (vidéo, peinture, sculpture, sculpture cinétique et sonore, performance, photographie, livre-objet, poésie visuelle, bande dessinée), en exprimant les trajets intérieurs, en écoutant les analyses et les témoignages des créateurs, en découvrant des ateliers méconnus, en réécoutant la voix de Francis Bacon, André Masson, Joseph Beuys, en redécouvrant des tableaux fondateurs comme le Christ mort de Mantegna, l’Annonciation de Léonard de Vinci, l’Angélus de Millet, en suscitant le débat, le reportage, en menant des enquêtes, Peinture Fraîche permet des connexions, des repères, des informations, donc une « critique centrale » qui n’oublie jamais l’émotion, ni l’usage du plaisir.
Dans les conditions où nous sommes du pourrissement de toutes les formes de la culture moderne, il semble, en effet, selon Guy Debord, plus facile d’inventer des sentiments nouveaux qu’un nouveau métier.

«Peinture fraîche»: tous les mercredis de 14h à 14h58
Par: Jean Daive
Réalisation: Clothilde Pivin

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