Cette page a été un peu chahutées en passant de l’ancien au nouveau site, les corrections sont en cours.  
Non classé

Purgatorying

19 Juin - 20 Sep 2009
Vernissage le 19 Juin 2009

L’installation Purgatorying de Nelson Aires, une œuvre composée de cinq cadres de portes blancs sur lesquels sont fixés des rideaux de bambous de couleur rouge, évoque irrémédiablement le vacillement des flammes d’un feu, tout en étant plongée dans l’étang du parc.

Communiqué de presse
Nelson Aires
Purgatorying

Durant l’été 2009, dans le cadre de sa résidence au « Plan » et de la fête du vent, dont la thématique est cette année le feu, Nelson Aires investit l’étang du parc Frédéric Brigidi et propose une version inédite de l’installation Purgatorying.

L’œuvre est cette fois-ci composée de cinq cadres de portes blancs – sur lesquels sont fixés des rideaux de bambous de couleur rouge – disposés de manière aléatoire sur la surface du plan d’eau.

Ces structures se dressent sur l’élément aquatique, défiant ainsi les lois de l’apesanteur, en résistant aux vents et courants. Semblables à une apparition surnaturelle, leur stabilité plonge l’œuvre dans le questionnement de ses origines : ces cadres de portes seraient-ils en train d’être engloutis par les eaux du basin ? Ou assisterions-nous au moment où un ensemble architectural, autrefois enfoui dans des profondeurs aquatiques, remonterait aujourd’hui à la surface ?

Les forces traversant cette installation sont donc multiples et contraires, et elles divisent cette dernière entre apparition et disparition, force ascendante et puissance descendante.

D’un point de vue symbolique, la porte image le lieu d’un passage entre deux mondes ou deux états, elle actualise un entre-deux spatial, un seuil, et c’est cette incarnation d’un moment transitif qui évoque très fortement le purgatoire, puisque celui-ci est considéré comme un palier intermédiaire entre l’ici-bas et l’au-delà.

Constituant une véritable étape de purification, d’attente et de préparation, menant au paradis, mais semblable à l’enfer, la nature de ce lieu est aussi ambivalente, insaisissable et incertaine que celle du feu, et c’est sur cette indécision, ainsi que sur son caractère interstitiel, que s’origine l’œuvre Purgatorying.

Dans de nombreuses croyances, le feu est aussi bien un élément purificateur et régénérateur, qu’une modalité de destruction. Partagé entre la vie et la mort, il fait d’ailleurs bien souvent la liaison entre le monde des vivants et l’au-delà. Les rites de passages et autres rituels initiatiques lui accordent également une place des plus importantes, en l’associant très fréquemment à l’eau, puisque la purification par le feu est complémentaire de celle délivrée par l’eau, incarnant alors symboliquement le couple mort-renaissance.

Les éléments de cette installation s’appuient principalement sur le feu du purgatoire, décrit dans de nombreux textes comme l’épreuve à laquelle les âmes sont soumises en ce lieu afin d’être purifiées et c’est cette purification qui permet à l’âme de renaître symboliquement et de pouvoir, ainsi, accéder au paradis.

Ces portes, qui figurent ce mi-lieu en combustion permanente, où le feu brûle sans se consumer, en conservent les stigmates et le bassin devient le lieu où il se passe quelque chose, où un évènement se produit directement sous les yeux du regardeur.

En interaction directe et continue avec les éléments naturels, ces structures exploitent leurs potentiels créateur, ceux du vent notamment, dont les effets sont rendus visibles par les ondulations des rideaux qui évoquent irrémédiablement le vacillement des flammes d’un feu, et ceux de l’eau, car le reflet joue un rôle important dans l’appréhension de l’œuvre, créant ainsi l’impression que ces formes rectangulaires, pourtant rigides, sont en train de fondre, de se dissoudre dans les eaux du bassin, comme si elles allaient finir par disparaître sous nos yeux.

Ces deux éléments viennent donc modifier sans cesse la forme de l’installation, bouleverser sa composition, et, ce faisant, ils la réinventent à chaque instant. Par conséquent, le regard qui se pose sur cette pièce opère la capture visuelle d’un moment unique : un agencement non reproductible qui, aussitôt apparu, a déjà disparu. En somme, Purgatorying est une œuvre créée par l’homme, mais à laquelle la nature impose son rythme et insuffle vie.

Vernissage
Vendredi 19 juin, à partir de 21h.

AUTRES EVENEMENTS Non classé