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Public Faces, Private Lives, Unidentified Youth

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@12 Jan 2008

De Warhol, l’un des grands rénovateurs du portrait officiel contemporain, une série de collages délicats conçus pour des magazines. De Jack Pierson, une vision du monde dans laquelle se côtoient la peinture et la photographie.

La dernière exposition Andy Warhol ornant le bel espace de Thaddæus Ropac vient confirmer à nouveau le goût de cette galerie pour l’artiste, ainsi que pour le portrait officiel contemporain dont Warhol fut, on le sait, l’un des grands rénovateurs. On se souvient de l’autre exposition Andy Warhol, des portraits usurpés à des images préexistantes du japonais Yasumasa Morimura, ainsi que des travaux d’Arnulf Rainer caviardant les portraits de comédiens français. Le portrait officiel, donc, trouve souvent sa place dans ce lieu, on ne s’en plaindra pas puisque les expositions sont toujours qualitatives.

S’étalant sur une période de plus de dix ans Public Faces. Private Lives montre une série de collages délicats et parfois même précieux, dans lesquels Warhol dévoile les grands classiques qui ont fait son succès: qualités plastiques dans les matériaux mixtes employés, magnificence ou annulation du sujet/motif. Sont passés à la moulinette les Beattles, Mick Jagger ou encore Isabelle Adjani en passant par un Mickael Jackson niais ou une Diane Vreeland tout en douceur.
En acceptant ces commandes de portraits en vue de publications dans des magazines, Warhol a montré sa grande maîtrise de la couleur en exploitant les jeux de transparences des divers papiers, translucides, colorés, sérigraphiés, déchirés, etc. Et l’on ne peut que sourire lorsque on s’aperçoit que derrière l’accrochage impeccable, une série de neuf «Ted Turner» est placée en frise sur le linteau de la pièce, tel Big Brother muni d’une caméra de surveillance surmontant l’ensemble de l’exposition.

Plus jeune, moins célèbre et non «starisé», le travail de Jack Pierson, présenté au sous-sol de la galerie, offre au spectateur curieux une vision du monde dans laquelle se côtoient la peinture et la photographie sans jamais réellement se mêler. Une photographie d’adolescent au sourire argenté par un appareil dentaire est accolée à une représentation en gros plan d’une feuille de palmier, l’humain évolue en parallèle à la nature, comme l’image figurative est une lointaine cousine de l’abstraction.
Un homme se présente, tel une statue grecque, dans un léger contraposto, tandis que certains fruits, flous ou en gros plan, prennent l’allure d’un crabe ou d’une plante tentaculaire. Le début et la fin de ce parcours photographique est scandé par deux tableaux à la laque acrylique qui singent le flou de la trame de l’impression jet d’encre. Impression mitigée, justement, face à une œuvre qui se dévoile moins que celle de l’illustre compatriote du rez-de-chaussée, mais qui interroge peut-être un peu plus la question, non négligeable, de la vision-même.

Andy Warhol
— Collages, 1975-1986.

Jack Pierson
— On the Beach, 2002. Laque acrylique sur toile. 214 x 210 cm.
— Stock Variation, 1999. Photo C-print. 76,2 x 76,2 cm.
— Pink Tower. Pleasent Street, 1999. Photo C-print. 76,2 x 76,2 cm.
— Crabapple, 1999. Photo C-print. 76,2 x 76,2 cm.
— Clothesline, 1999. Photo C-print. 76,2 x 76,2 cm.
— Sans titre, 1999. Photo C-print. 101,6 x 76,2 cm.
— Andrea Cerrano, 1996. Photo C-print. 101,6 x 76,2 cm.
— Sans titre, 2001. Photo C-print. 101,6 x 76,2 cm.
— Sunlight on the Changing Room Door, 1998. Photo C-print. 76 x 101,5 cm.
— Ben Kwelle@Rockaway, 1998. Photo C-print. 100 x 80 cm.
— Whitewater Canyon, 2002. Laque acrylique sur toile. 214 x 210 cm.

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