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Prolongation

04 Avr - 09 Mai 2009
Vernissage le 04 Avr 2009

C’est l’entracte, la scène est vide, comme endormie. Le spectateur est en attente face à un mur ouvert sur un côté. Il dissimule partiellement l’intrigue qui se prépare. Les installations de Sophie Dubosc jouent sur les apparences et l’ambiguïté, et se jouent de nos certitudes.

Communiqué de presse
Sophie Dubosc
Prolongation

Après l’exposition « Adieu Berthe » sur l’invitation de Claude Lévêque au Lab-Labanque à Béthune, la Galerie Chez Valentin présente la première exposition personnelle de Sophie Dubosc à Paris.

C’est l’entracte, la scène est vide, comme endormie. Le spectateur est en attente face à un mur ouvert sur un côté. Il dissimule partiellement l’intrigue qui se prépare, tout en l’incitant à s’immiscer sur la scène elle-même.

Comme dans les compositions surréalistes, le signifiant se trouve transfiguré par ce que l’esprit y projette.
La scène est baignée d’une lumière blanche, entre-deux mondes d’une atmosphère sourde et profonde. Le mur se métamorphose, se prolonge, exaspération des formes dans l’espace et dans le temps. Au centre prend place un bassin rempli d’un liquide laiteux et opaque, d’une profondeur inconnue. Le spectateur s’en approche, y cherche du regard une forme, un mouvement, y retrouve son propre reflet.

Des trois installations architecturales qui composent la scène se dégage une impression d’absence, propre à tout décor attendant un spectacle. A l’instar des compositions métaphysiques de Giorgio De Chirico, perspectives et ombres étirées font planer le souvenir d’un antique retrouvé. Autour, trois figures tronquées, âmes aux corps incertains évoluent dans l’espace. Figées, elles semblent avoir quitté toute référence temporelle pour devenir les oracles de ce bain mystérieux.

Un sentiment d’inquiétante étrangeté envahit le spectateur. Entre recueillement et angoisse, il n’est plus un observateur détaché, mais se trouve temoin d’une vision onirique, hallucinatoire. Face à ces êtres sans têtes, icônes sérielles et fragmentées d’un même corps, pris par une sensation diffuse de déséquilibre, le regard glisse sur la pente d’un indéfinissable malaise.

Avec ce jeu sur les apparences et l’ambiguïté, l’artiste joue avec nos certitudes, sème le doute. L’intime perceptible et suggestif qu’elle laisse transparaître nous met face à notre propre isolement.

critique

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