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Projection… chut

12 Sep - 13 Oct 2003

Photographies et vidéos: objets métaphoriques, gestes mis en scène pour parler du désir et de la rencontre, de l’intime et de l’ambigu. Exposition à L’Atelier du Cnp.

Communiqué de presse Christelle Familiari
Projection… chut

Ses vidéos, comme ses installations ou ses performances, parlent surtout de désir, du désir de la rencontre avec l’autre, à travers des objets métaphoriques ou des gestes mis en scène. Christelle Familiari commence aussi à expérimenter les multiples modalités d’une collaboration avec d’autres artistes.

L’exposition «Projection…chut» présente, parmi d’autres œuvres, un autoportrait de 1995. «Cette photographie, dans laquelle l’artiste mime de manière dérisoire un geste suicidaire avec sa main, apparaît comme une sorte d’introduction au reste du dispositif scénique et comme repère dans l’œuvre de l’artiste. Point de départ symbolique donc qui paraît rassembler tous les sens possibles du titre de l’exposition jusqu’aux enjeux que celle-ci met en évidence.
La notion de projection est évidemment liée à la photographie et à la vidéo, mais aussi au désir, à l’histoire que l’on s’invente, à ce qui n’a pas de fin ni de début. Ce titre, «Projection…chut», porte la marque d’une intimité et d’une ambiguïté comme c’est souvent le cas dans le travail de l’artiste. Si l’artiste semble dénudée et se révéler dans la simplicité de l’autoportrait, le dévoilement est feint ou en trompe l’œil, puisque Christelle Familiari est déjà ailleurs; de la même manière qu’elle changerait de peau, elle ne laisse à voir que les oripeaux. Une façon de s’amuser sur les attentes ou de jouer sur son image, pour celle qui fut longtemps sujet à fantasme et auréolée sans qu’elle ne le demande, d’une réputation sulfureuse et quelque peu réductrice parfois.
«Projection…chut» s’apparente ainsi à la mise en relief d’une trajectoire artistique, mais aussi à son prolongement. (…)

Ne relever que la provocation dans certaines des pièces de Christelle Familiari, ce serait en effet passer à côté de notions importantes dans son travail, celles du vacillement, de l’oscillation, ou du flou déjà présentes dans la vidéo T’inquiète pas, j’te toucherai pas, au rythme lancinant et à l’écoute équivoque. Avec la double projection Vis à vie, le dispositif physique oblige le spectateur, placé entre les deux projections, à tourner sans cesse la tête pour suivre l’action, en le maintenant dans un trouble, une confusion mentale. En effet, le personnage qui jette des projectiles d’un côté est le même que celui qui les reçoit de l’autre. Là encore l’ambivalence est présente dans la fiction : ces projectiles en forme de grenade, constitués de fil de nylon, sont en réalité malléables, souples et légers. (…)

Ainsi de nombreuses pièces de Christelle Familiari sont les résultantes d’un même geste réitéré machinalement jusqu’à un épuisement. Tenant de la pratique, ce lent et long processus de fabrication, repose sur cet automatisme qui se crée et qui correspond pour l’artiste à un temps de la pensée, où les idées se génèrent.»

Extraits d’un texte de Frédéric Emprou, publié dans le journal du Cnp n°20.

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