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Prix Maison Blanche 2014

08 Jan - 07 Fév 2015
Vernissage le 08 Jan 2015

Le festival «La Photographie Maison Blanche» se donne comme axes forts la découverte de jeunes talents avec le Prix Maison Blanche, et la mise en lumière de photographes majeurs de la photographie contemporaine. Pour ce dernier temps fort du festival, la MAD — galerie de l’ESADMM présente une exposition enrichie des lauréats du Prix Maison Blanche 2014.

Laure Barbosa, Vincent Ceraudo, Léa Habourdin, Pauline Hisbacq, Olivia Pierrugues
Prix Maison Blanche 2014

Créé en 2011 à l’initiative de l’association Les Asso(s), en partenariat avec la Mairie 9°10° de Marseille et l’ESADMM, le festival «La Photographie Maison Blanche» est la première manifestation dédiée à la photographie contemporaine à Marseille. Il se donne comme axes forts la découverte de jeunes talents avec le Prix Maison Blanche, et la mise en lumière de photographes majeurs de la photographie contemporaine.

Pour ce dernier temps fort du festival, la MAD — galerie de l’ESADMM présente une exposition enrichie des lauréats du Prix Maison Blanche 2014.

Les recherches de Léa Habourdin tentent d’approcher les questions existentielles de l’humain via une démarche inspirée du monde scientifique. Photographies, collages, notes et dessins renforcent ici les échos de forme entre les sujets récurrents de son travail où elle établit un parallèle entre humains et animaux. Selon elle, ces derniers partagent un même type de relations réduites à la parade et à la prédation, quand parade et prédation ne désignent pas une seule et même chose. La conception qu’a Léa Habourdin de l’érotisme laisse en effet peu de place à la sensualité et renvoie à Georges Bataille, à la violence et à la souffrance. Des corps fragmentés par des cadrages serrés alternent avec des évocations du monde sauvage. Un croisement de jambes pouvant faire écho à la gracilité d’une grue royale.

A partir de captures vidéo de retransmissions télévisées des Jeux Olympiques de gymnastique de Moscou de 1980, Pauline Hisbacq compose une série photographique en détournant les images trouvées vers la fiction. C’est le passage du document à la fiction qui l’intéresse, par la transformation et l’interprétation du matériau. La narration, ambiguë et ténue, se déploie entre romance et tensions, notamment par le potentiel fictionnel du langage des corps. Travailler à partir d’archives est aussi pour elle l’occasion d’explorer un nouveau geste photographique: appréhender la matière continue comme quelque chose à arrêter, c’est-à-dire à cadrer, composer, puis éditer. Ce travail s’inscrit dans une approche sensuelle et coloriste, qui assume l’appauvrissement de l’image, sa disparition derrière sa matérialité contemporaine.

A demi-conscience est un travail lors duquel Vincent Ceraudo a photographié les objets de son espace domestique tard la nuit, dans des états de veille lorsque la perception de ceux-ci en devient modifiée. Comment ces objets nous attirent-ils, ou pour certain nous hantent-ils? De son souvenir il les manipule, les arrange en se laissant guider par ce qui surgit de la pénombre et active son imaginaire, c’est une pratique somnambule de la sculpture. La photographie le fascine car elle fonctionne comme un index illusoire de la réalité en saisissant ses interférences et ses écarts. Il l’utilise ainsi afin de matérialiser visuellement des propriétés ou des phénomènes imperceptibles. Son approche implique une articulation entre projection mentale et regard sur les objets et transpose ces impressions dans l’espace de l’image.

C’est au cours d’un long séjour en Argentine et dans la continuité d’un travail lié à la recherche de l’idée de ferveur dans des communautés masculines, qu’Olivia Pierrugues a commencé à photographier dans différents clubs de boxe des villes de Buenos Aires, puis de Salta. Au fil des prises de vue son regard et son propos se sont à la fois élargis à d’autres champs — le religieux, l’animal —, et resserrés sur une certaine vision du corps, que ce soit celui du boxeur, du gaucho, du fervent, ou encore de l’animal prêt à être vendu et mené aux abattoirs. Sur l’obsession du dos comme la partie de l’homme la plus révélatrice de son animalité, de sa fragilité. Sur une certaine idée de virilité, de terre de héros vénérés, parfois déchus. Et ce besoin si argentin — et universel — de saints et de dévotions. De fièvre.

Laure Barbosa a créé la série Dé-rives dans les plis du souvenir de son histoire familiale. C’est l’abord d’un déplacement imprévu et répété entre deux terres. Son intention ici n’est pas de documenter mais d’approcher l’image de façon métaphorique. Si le lieu a la capacité de s’extraire du temps, utiliser la matière du lieu familial, celle qui reste, l’amène ainsi à attraper les images dans un mélange de réalisme et d’abstraction. Ce sont des photographies exilées, des mots suspendus, des éclats prélevés.

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