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Prix La Photographie Maison Blanche 03

09 Jan - 08 Fév 2014
Vernissage le 09 Jan 2014

L’exposition à la galerie MAD à Marseille présente les lauréats du Prix La Photographie Maison Blanche 2013. Ce prix a pour vocation de révéler de jeunes artistes internationaux et de les exposer à côté de photographes reconnus.

Marie Sommer, Anke Schuttler, Lisa Sudhibhasilp, Marine Lanier, Randa Mirza, Andrès Donadio
Prix La Photographie Maison Blanche 03

Le festival La Photographie Maison Blanche a pour vocation de mettre en lumière de jeunes artistes internationaux et de les exposer aux côtés de photographes de renom, qui ont marqué l’histoire de la photographie contemporaine.

Marie Sommer a obtenu le premier du festival. Entre 2008 et 2010 avec son projet de livre et d’exposition photographique sur la colline de Teufelsberg (littéralement: la Montagne du Diable) à Berlin. Cette colline artificielle a été construite après la seconde guerre mondiale avec les débris de la ville après les bombardements alliés. Elle s’élève sur l’emplacement de l’université de guerre nazie, à moitié réalisée. La destruction totale de ce bâtiment, après guerre, étant jugée trop difficile, les autorités allemandes ont décidé de le faire disparaître sous une colline artificielle.

Désormais espace de loisirs, la colline de Teufelsberg est un lieu de promenade où les berlinois se rendent pour admirer le panorama. Ce projet composé de photographies topographiques décrit l’environnement actuel de la colline et les gens qui s’y promènent. Des documents d’archives ainsi qu’un texte de Jean-Yves Jouannais accompagnent également cet ensemble d’images.

The book of life (le livre de la vie) d’Anke Schuttler se réfère à l’information mystérieuse et indéchiffrée, que nous portons tous en nous, le code génétique. Ce livre est supposé nous révéler les chiffres génétiques, comme l’atlas est supposé nous traduire le monde. Lettres, nombres, symboles, parfois même objets peuvent fonctionner en tant que codages dans ce système de représentation.

Avec l’aide de la photographie, l’artiste essaye de s’approcher de ce genre de langage qui fait désormais partie de notre monde et qui influence notre manière de nous définir. En cartographiant la vie dans sa ville à travers sa caméra, Anke Schuttler a tenté de produire un dictionnaire insolite qui traduirait l’incompréhensible.

Le projet Saga présente des photographies de la famille de l’artiste Lisa Sudhibhasilp à travers trois continents: l’Europe, l’Asie et l’Amérique. Ce projet a débuté en 2008, par la découverte d’une cinquantaine de pellicules prises entre 1968 et 1972 par son père, lorsqu’il quitta la Thaïlande pour voyager en Europe puis s’installer aux États-Unis. Ces images du passé ajoutent une autre dimension temporelle aux photographies réalisées plus récemment.

Lisa Sudhibhasilp propose une description de son entourage par des images de leur intérieur ou de paysages. Elles sont autant de portraits et d’informations sur leur personnalité. Les images se succèdent afin de créer une narration, une trame. A travers ses photographies et leur agencement, l’artiste évoque sa famille, son intimité, mais il s’agit également de placer le spectateur face à ses propres interrogations.

Le titre la série photographique de Marine Lanier La Vie dangereuse est emprunté à l’Å“uvre littéraire éponyme de Blaise Cendrars. L’artiste poursuit de manière arbitraire le rythme même du parcours d’aventurier de l’écrivain. Le propos n’est pas ici d’illustrer la nouvelle J’ai saigné, mais de faire se rencontrer la fiction et l’autobiographie. Elle invente l’histoire d’une course folle, celle d’un soldat blessé de 1915, confrontée à la rémanence de ses souvenirs lacunaires.

Les photographies de Marine Lanier sont des images traumatiques, des scènes primitives empreintes de beauté tragique. Quelques montres à gousset, dont le cours du temps est suspendu par la chaleur d’un incendie, font écho aux fragments de voiture brûlée, échouée au hasard d’une île. Un univers où se côtoient visions d’apocalypse et de recommencement.

Le projet Beirutopia de l’artiste Randa Mirza est une projection du portrait de l’avenir de la ville de Beyrouth. Depuis la fin de la guerre civile en 1990, Beyrouth cherche à s’imposer comme une ville glamour, à la charnière de l’Orient et de l’Occident. Actuellement, la ville connaît une effervescence de projets immobiliers et une importante spéculation.

Pour commercialiser les projets en construction, les développeurs placent, in situ, d’énormes panneaux publicitaires représentant le bâtiment dans sa phase finale. Ces affiches sont non seulement des simulacres mais elles exercent également une forme de pouvoir sur la vie des gens. Les photographies de Beirutopia sont des mises en abîme de ces affiches publicitaires représentant l’immeuble virtuel.

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